La Fed partagée sur les outils à sa portée pour soutenir l'économie

Certains participants au dernier Comité de politique monétaire ont plaidé pour des actions plus audacieuses
Antoine Duroyon
Le siège de la Fed à Washington. Photo: Andrew Harrer/Bloomberg
Le siège de la Fed à Washington. Photo: Andrew Harrer/Bloomberg  - 

Si lors de sa réunion du 9 août dernier, le Comité de politique monétaire (FOMC) de la Réserve fédérale s’est engagé sur un maintien de ses taux directeurs jusqu'à mi-2013, c’est tout un éventail d’instruments qui a été passé au crible. Face à une «détérioration des conditions sur le marché du travail, un ralentissement des dépenses des ménages, une baisse du moral des ménages et des entreprises et un secteur du logement toujours faible», certains participants ont plaidé en faveur d’une action plus agressive, comme le rapportent les «minutes» publiées hier soir.

L’idée d’un troisième tour d’assouplissement monétaire (QE3) a ainsi été mise en avant, de même que la possibilité, inédite, de lier la promesse sur les taux à des objectifs chiffrés en matière de taux de chômage ou d’inflation. Aux yeux de ses défenseurs, cette dernière mesure permettrait aux investisseurs et au public de mieux comprendre «la réaction probable de la Fed à des développements économiques futurs». Mais les critiques n’ont pas manqué d'émerger sur la manière de déterminer ces objectifs.

Le mécanisme visant à rallonger la maturité moyenne du portefeuille de la Fed a également été évoqué. Celui d’un abaissement du taux d’intérêt attaché aux réserves des banques logées au sein de la Fed n’a recueilli que peu de suffrages. Enfin, quelques participants, minoritaires, n’ont pas caché leur impuissance en estimant qu’aucun des outils à leur disposition ne serait suffisant pour relancer l'économie.

Au bout du compte, trois membres, sur les dix munis d’un droit de vote que compte le FOMC, ont voté contre l’engagement sur les taux jusqu'à la mi-2013. Parmi les réfractaires, le président de la Fed de Minneapolis, Narayana Kocherlakota, a adouci hier sa position. «Il n’y a pas de raison de modifier les décisions prises en août 2011», a-t-il déclaré. «Revenir sur cet engagement à moyen terme saperait la capacité du FOMC à proposer des mesures similaires conditionnelles à l’avenir, ce qui a été très utile au cours des trois dernières années», a-t-il précisé.

Son analyse reste néanmoins très éloignée de celle de Charles Evans, le président de la Fed de Chicago, qui s’est dit hier favorable à une politique accommodante «pour une période substantielle». Avec de récents indicateurs économiques peu reluisants, la prochaine réunion du FOMC les 20 et 21 septembre promet d'être animée.

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