
La Fed maintient son biais accommodant faute d’accord sur le plafond de la dette
La Fed est de tous les combats. Lors d’une intervention prononcée hier à l’Université du Michigan, le président de la Réserve fédérale américaine a exhorté le Congrès à relever le plafond d’endettement pour éviter tout risque de défaut. «Il est très, très important que le Congrès prenne les décisions qui s’imposent en vue de relever le plafond de la dette» a ainsi indiqué Ben Bernanke. D’autant que le Trésor a estimé hier que le pays se trouverait à court de ressources exceptionnelles mises actuellement en place pour éviter un défaut entre mi-février et début mars.
Le président Barack Obama a réitéré ses mises en garde au camp républicain en indiquant hier que le pays «ne peut pas se permettre un autre débat avec le Congrès sur l’utilité de payer des factures qui ont déjà été souscrites». Il se souvient que les tergiversations lors de la dernière négociation lors de l'été 2011 avait coûté au pays son AAA auprès de S&P. Et Ben Bernanke de remettre en cause l’utilité de ce plafond en estimant qu’ «aucun autre pays ne l’a. (…) ça serait une bonne chose si nous le l’avions pas».
Concernant l’orientation de la politique monétaire, le président de la Fed a remis les pendules à l’heure après la publication des minutes de la Fed qui avaient suggéré une possible fin de la politique d’assouplissement quantitatif avant la fin de l’année, en confirmant qu’une politique monétaire agressive et donc ultra-accommodante demeurait très importante, compte tenu du niveau toujours «inacceptable» du chômage aux Etats-Unis, dans un contexte d’inflation qu’il juge par ailleurs contenue.
Charles Evans, le président de la Fed de Chicago et proche de Ben Bernanke, s’est prononcé hier en faveur du maintien du « quantitative easing » afin d’accompagner les efforts que doit accomplir Washington pour réduire les dépenses budgétaires. Les interrogations concernant la position du FOMC sur un éventuel retour rapide du taux de chômage vers le seuil de 6,5% fixé par la Fed pour sortir de sa politique ultra-accommodante mais sans autre signe d’un marché du travail actif (comme l’accélération de la hausse des salaires), n’ont cependant pas été levées.
Ben Bernanke reste prudent sur la taille du bilan de la Fed en reconnaissant qu’«il est possible qu’à mesure que le temps passe et que la situation change, l’impact des mesures prises actuellement varie». «La Fed se montre plus prudente dans la mesure où elle nage en eaux troubles, et plus les rachats sont importants, plus elle se montre inquiète des coûts éventuels» estime Yelena Shulyatyeva, économiste chez BNP Paribas.
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