La Fed entrouvre la porte à une hausse des taux

Tout en demeurant prudents, les membres du FOMC jugent l’économie américaine sur la bonne voie.
Antoine Landrot
Janet Yellen, présidente de la Fed. Photo DR
Janet Yellen, présidente de la Fed. Photo DR  - 

A l’issue de leur réunion hier, les membres du Comité de politique monétaire (FOMC) de la Réserve fédérale (Fed) ont envoyé quelques signes positifs sur la santé de l’économie américaine, qui laissent imaginer une hausse des taux d’intérêt d’ici à la fin de l’année. «La plupart des participants anticipent qu’une hausse des taux cette année sera appropriée», a confirmé sa présidente Janet Yellen à l’occasion de la conférence de presse organisée à l’issue de la réunion. Mais ceux qui attendaient une orientation ferme n’ont pas eu la réponse escomptée.

Si le diagnostic de l’économie américaine effectué par le FOMC n’est pas suffisamment positif pour justifier une hausse des taux dès aujourd’hui, le sentiment général est que la tendance est plutôt positive. «Les informations reçues depuis la réunion d’avril suggèrent que l’activité économique a crû modérément, après avoir quasiment stagné au premier trimestre. Le rythme des créations d’emplois s’est accéléré, pendant que le taux de chômage est resté stable. Globalement, une série d’indicateurs [...] indique que la sous-utilisation des ressources du travail a quelque peu diminué», indique le communiqué de la Fed.

Certes, le comité estime que le taux de chômage sera probablement légèrement supérieur en fin d’année par rapport à ses anticipations du mois de mars. Il a aussi révisé à la baisse sa prévision de croissance pour 2015: celle-ci se situe désormais dans une fourchette comprise entre 1,8 et 2%, contre 2,3 et 2,7%. Mais il a fallu tenir compte du coup de froid du premier trimestre. Et les perspectives pour 2016 et 2017 ont été révisées à la hausse: 2,4-2,7% pour l’année prochaine (contre 2,3-2,7% précédemment) et 2,1-2,5% pour 2017 (contre 2-2,4%).

L’inflation, elle, reste largement en dessous de l’objectif à long terme du FOMC (2%), même en excluant l’énergie et l’alimentation. Or, la décision d’augmenter les taux dépend notamment de la confiance du comité dans la capacité de l’économie à générer, certes à terme, une inflation de 2%. «Nous devons percevoir une amélioration supplémentaire du marché du travail et une amélioration de l’utilisation des capacités de production pour croire que l’inflation remontera vers les 2%», détaille-t-elle, tout en soulignant les progrès réalisés.

L’économie américaine doit donc transformer l’essai. Reste à savoir si la hausse aura lieu dès septembre. «Aucune décision n’a été prise par le comité concernant l’échéance appropriée pour une révision», a souligné Janet Yellen. Les membres du FOMC «attendent une accélération de la croissance au second semestre et la poursuite de l’amélioration sur le marché du travail», rappelle-t-elle.

Les projections des membres du comité pour le taux des Fed funds («dots») sont restées inchangés autour de 0,625% en fin d’année (mais ont été réduits de 1,875% à 1,625% pour la fin 2016). «Les dots 2015 impliquent que la plupart des membres de la Fed s’attendent à accroître les taux de 50 pb cette année, ce qui, divisés en deux hausses, laisse clairement entrevoir un début de normalisation en septembre», note Natixis, qui s’attendait toutefois à davantage de confiance de la part de la Fed quant au calendrier.

Modérément rassurée, Wall Street a terminé en légère hausse hier, après une séance dominée par l’attentisme et les craintes suscitées par la Grèce.

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