
La Fed confirme opter pour une position plus restrictive

La Réserve fédérale américaine (Fed) sera donc plus «hawkish» qu’attendu. Ses dirigeants ont estimé lors de leur réunion du mois dernier que le marché de l’emploi aux Etats-Unis était «très tendu» et que la banque centrale pourrait devoir non seulement relever les taux d’intérêt plus tôt que prévu, mais aussi réduire son bilan pour maîtriser une inflation élevée.
C’est ce qui ressort du compte-rendu de la réunion de décembre, publié mercredi, qui a apporté plus de précisions sur le virage annoncé par la Fedle mois dernier vers une politique monétaire plus offensive.
Les dirigeants de la banque centrale américaine ont décidé d’accélérer la fin des mesures de soutien déployées par celle-ci pour compenser l’impact de la crise sanitaire du coronavirus.
Une baisse du bilan évoquée
Outre une première hausse des taux, la Fed a également décidé le mois dernier, selon les «minutes», d’utiliser un deuxième levier pour freiner l’inflation en lui permettant de réduire ses achats de bons du Trésor et de prêts immobiliers titrisés – des titres adossés accumulés pendant la pandémie de coronavirus pour maintenir les taux d’intérêt à long terme. Avec les rachats de titres obligataires effectués pour soutenir l'économie, la Fed détient désormais près de 8.700 milliards de dollars dans son bilan, soit plus du double de l’an dernier avant la pandémie.
«Les décideurs ont généralement relevé (...) qu’il pourrait devenir justifié d’augmenter le taux des fonds fédéraux (Fed funds) plus tôt ou à un rythme plus rapide que ce que les décideurs avaient prévu auparavant», indique le compte-rendu. Et «certains directeurs» ont suggéré de «commencer à réduire la taille du bilan de la Réserve fédérale relativement rapidement».
La probabilité que la Fed relève les taux d’intérêt en mars pour la première fois depuis le début de la pandémie est passée à plus de 70% à la mi-décembre, selon l’outil FedWatch du groupe CME. En septembre, la moitié des banquiers pensaient encore qu’aucun relèvement ne serait nécessaire avant 2023.
En réaction à la publication des minutes, Wall Street s’est enfoncée dans le rouge - aux yeux des investisseurs, la publication du résultat de la réunion du mois dernier a montré peut-être encore plus la volonté chez les décideurs de la Fed de lutter contre l’inflation. L’indice Dow Jones perdait 1,1% en fin de séance à 36.407 points, le S&P 500 1,9%. Le Nasdaq Composite chutait de 2,5%, puis de 3,3% en clôture. Sur le marché obligataire, le taux de l’obligation du Trésor américain à 10 ans montait de 4 points de base.
Plus d'articles du même thème
-
PARTENARIAT
Perspectives des matières premières : Résilience face au réalignement de l'année du Serpent
Les matières premières se sont avérées résilientes en 2025, l’or se consolidant en tant que valeur refuge face aux déficits, à la faiblesse du dollar et aux risques géopolitiques. Bien que les métaux industriels subissent des distorsions liées aux droits de douane, ils restent essentiels à la transition énergétique, à l’IA et à la défense. Le pétrole demeure volatil mais plafonné, tandis qu’un dollar en baisse offre un soutien à l’ensemble du marché. Rareté, sécurité et stratégie définissent les perspectives. -
L’instabilité gouvernementale s’accroît au Japon
Moins d’un an après son arrivée au pouvoir, le Premier ministre Shigeru Ishiba a annoncé sa démission après avoir subi plusieurs revers électoraux. -
La perception du risque monte autour de la France
Le gouvernement de François Bayrou devrait tomber lundi après le vote de confiance à l’Assemblée nationale. La nouvelle incertitude politique et budgétaire qui en résultera inquiète un peu plus les marchés, mais pas au point d'imaginer des risques extrêmes. -
Les gestionnaires changent leurs vues sur les taux directeurs
Les prévisionnistes sondés par L’Agefi ont davantage touché à leurs prévisions de taux début septembre que début juillet. Ils repoussent la dernière baisse de la Banque centrale européenne à la fin de l’année plutôt qu’en septembre, et voient la Fed relancer prochainement son assouplissement, en parallèle d’une repentification de la courbe. -
Les gérants crédit abordent la rentrée sous tension
Le Panel Crédit de L’Agefi n’est plus aussi enthousiaste qu’à la veille de la période estivale. Si les fondamentaux et les flux de capitaux demeurent des soutiens solides, les valorisations inquiètent. -
Les gestions ne croient pas à une poursuite de la progression des Bourses
Le panel Actions table sur un léger recul du Nikkei et sur une stabilité du S&P 500 à un horizon de six mois. Les indices européens gagneraient moins de 4% sur la période, loin de rattraper leur retard.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

L'ETF d'Ark Invest, le casse estival de l'IPO de «Bullish»
- L'ETF d'Ark Invest, le casse estival de l'IPO de «Bullish»
- WisdomTree met au point un ETF sur l’informatique quantique
- BlackRock perd un mandat de 14,3 milliards d’euros du néerlandais PFZW
- Fidelity International lance le premier ETF semi-transparent européen
- M&G renoue avec la collecte nette au premier semestre 2025
Contenu de nos partenaires
-
Dernière séance
Après-Bayrou : Emmanuel Macron face au risque d'impasse
Pour remplacer François Bayrou, le chef de l'Etat cherche un profil susceptible d'éviter une motion de censure, un cas de figure qui ne lui laisserait pas d'autre choix que de dissoudre une nouvelle fois l'Assemblée nationale -
Edito
La chimère du « socle commun »
Un an plus tard, deux Premiers ministres au tapis – Barnier en décembre et sans doute Bayrou ce lundi – retour à la case départ avec toujours la même impossible équation à résoudre -
A Hénin-Beaumont, Marine Le Pen menace déjà le futur Premier ministre
Lors de sa rentrée politique, dimanche, la patronne du RN a durci son discours et énoncé ses conditions, portée par sa base dégagiste