«La Fed attendra 2014 pour réduire ses montants d’achats d’actifs»

Bastien Drut, stratégiste chez Amundi
Solenn Poullennec

- L’Agefi : Quelles sont les conséquences du «shutdown» et du relèvement tardif du plafond de la dette sur la politique de la Fed?

- Bastien Drut : Les indicateurs de haute fréquence témoignent déjà d’une remontée de la confiance des ménages américains depuis la fin du shutdown, ce qui atteste que son impact sera globalement limité. Les choses sont différentes en ce qui concerne la suspension du plafond de la dette car l’incertitude quant à la politique budgétaire américaine durera plus longtemps. Or la politique budgétaire historiquement restrictive (le rythme de contraction des dépenses publiques est le plus élevé depuis la Guerre de Corée) a été mentionnée explicitement par M. Bernanke pour justifier le statu quo de la Fed en septembre. La prolongation de l’incertitude budgétaire, ainsi que quelques chiffres économiques un peu décevants récemment, pousseront la Fed à attendre 2014 pour réduire ses montants d’achats d’actifs.

- Qu’attendez-vous de la BoE dans les trois mois à venir?

- Pas grand-chose. Les dernières tendances sont plutôt positives au Royaume-Uni : consommation des ménages qui se reprend, créations d’emplois qui accélèrent, prix immobiliers en hausse. Les taux longs, dont la forte montée de mai à août inquiétait la BoE, ont baissé en septembre et octobre avec le report du «tapering» de la Fed. Ces éléments ne plaident pas pour de nouvelles mesures accommodantes. D’ailleurs, fin septembre, Mark Carney avait déclaré qu’étant donné la meilleure tenue de la reprise, la BoE ne procéderait pas à de nouveaux achats d’obligations. Enfin, la BoE ne semble pas vouloir modifier prochainement sa politique de «forward guidance».

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