La Fed a discuté d’une sortie du troisième round d’assouplissement quantitatif

Cette réflexion dans le cadre du FOMC est toutefois intervenue avant la douche froide des chiffres de l’emploi pour le mois de mars
Antoine Duroyon

La Fed a commencé à plancher sur une stratégie de sortie de la troisième phase d’assouplissement quantitatif (QE3). C’est ce qui ressort des minutes de la dernière réunion du Comité de politique monétaire (FOMC), publiées hier avec cinq heures d’avance en raison d’un envoi accidentel auprès d’une centaine de personnes.

«Quelques membres estimaient que les risques et les coûts de ces rachats, ainsi que l’amélioration des perspectives depuis l’automne dernier, devraient justifier un ralentissement du rythme des rachats autour du milieu de l’année, avec une interruption des rachats plus tard dans l’année», révèle le compte-rendu de cette réunion des 19 et 20 mars.

«Plusieurs autres pensaient que si les perspectives du marché du travail s’améliorent comme prévu, il sera probablement approprié de ralentir le rythme des rachats plus tardivement dans l’année et de les interrompre d’ici à la fin de l’année», ajoute le document. Malgré ces divisions, les minutes semblent indiquer que le FOMC s’orientait vers un ralentissement du QE3, bien plus tôt que ce que le marché avait en tête.

Les débats sur la stratégie de sortie tournent également autour des ventes de titres adossées à des créances hypothécaires (MBS) dont l’impact sur le fonctionnement du marché est redouté. «Nous pensons que lorsque viendra le moment de diminuer les achats, cela s’accompagnera probablement d’un engagement à conserver les MBS jusqu’à maturité afin d’atténuer l’impact», estime Julia Coronado, chef économiste chez BNP Paribas.

Mais les mauvais chiffres de l’emploi publiés la semaine dernière donnent moins de relief à ce débat sur une sortie du QE3. Les créations d’emplois ont été trois fois moins nombreuses en mars qu’en février (88.000 contre 268.000). Sur fond de craintes liées au séquestre, la voix des faucons comme James Bullard a été moins forte.

«Mais l’effet temporaire des hausses d’impôt et des baisses de dépenses signifient que d’ici le troisième trimestre 2013, la croissance devrait repartir de nouveau, probablement pas assez pour permettre au QE d’être réduit, mais de nature à rouvrir le débat pour une diminution au quatrième trimestre 2013 - premier trimestre 2014, à un moment où une hausse plus importante des rendements des Treasuries pourrait être attendue», anticipe Rob Carnell, chef économiste chez ING.

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