La faiblesse de l’offre alimente la hausse des prix immobiliers au Royaume-Uni

L’indice des prix a atteint son plus haut niveau depuis juin 2002, alors que David Cameron se félicite du succès du programme «Help to buy»
Patrick Aussannaire

Le gouvernement est accusé d’alimenter la hausse des prix immobiliers au Royaume-Uni. L’indice du «Royal Institution of Chartered Surveyors» (RICS) publié hier a une nouvelle fois progressé au mois d’octobre de quatre points pour atteindre 57, un niveau au plus haut depuis juin 2002. Sur les douze prochains mois, le RICS anticipe même une hausse des prix immobiliers de 3%, contre une hausse prévue de seulement 2,6% précédemment. L’indice Halifax faisait déjà état d’une accélération de la hausse à un rythme de 6,9% sur un an sur les trois mois achevés fin octobre, après 6,2% fin septembre.

Cette hausse s’explique par des tensions sur l’offre de logements, alors que la demande est portée à la fois par la faiblesse des taux d’intérêt, mais également par l’amélioration de la confiance des consommateurs sur fond de reprise au Royaume-Uni. La différence entre l’offre et la demande s’est ainsi écartée pour atteindre un plus haut depuis mai 2009, selon le RICS. «Le nombre de logements actuellement en vente est toujours très largement insuffisant pour répondre à la demande, et ce déséquilibre doit être géré de manière urgente. Les mises en chantier se sont redressées récemment, mais nous sommes encore très loin du compte face au nombre de logements nécessaires», explique Simon Rubinsohn, chef économiste de l’institut.

Le comité des créanciers hypothécaires du pays a par ailleurs estimé que 170.000 demandes de prêts ont été effectuées entre début juillet et fin septembre, un niveau au plus haut depuis le quatrième trimestre 2007. Et le succès du programme «Help to buy» d’accession à la propriété lancé par le gouvernement, vivement critiqué par le FMI comme alimentant les risques de bulle immobilière dans le pays, ne risque pas d’apaiser ces tensions. Hier, le premier ministre David Cameron s’est d’ailleurs félicité du fait que plus de 2.000 personnes avaient fait une offre d’achat de logements dans le cadre du programme par l’intermédiaire de RBS et Halifax, un mois seulement après son lancement.

Le rendement des obligations Gilt à 10 ans fléchissait légèrement hier à 2,79%, suite au ralentissement de l’inflation plus fort que prévu à un rythme de 2,2% en octobre, après 2,7% fin septembre. La différence avec le Bund allemand se resserrait de 4 points de base (pb) à 101 pb, après avoir atteint lundi son plus haut niveau depuis 2005.

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