La désinflation britannique reporte les attentes de resserrement monétaire

Alors que l’inflation était à 1% en novembre, le marché s’attend à ce que la Banque d’Angleterre relève seulement ses taux en février 2016
Solenn Poullennec

La baisse surprise de l’inflation en Grande-Bretagne pourrait conduire la Banque d’Angleterre à maintenir ses taux bas plus longtemps que prévu par les économistes. L’inflation est ressortie à 1% en novembre, selon le bureau national des statistiques britannique, soit à son plus bas niveau depuis 2002. Ce chiffre est à comparer avec celui de 1,3% enregistré en octobre et de 1,2% attendu par le consensus.

La baisse surprise de l’inflation à un niveau éloigné de la cible de 2% de la Banque d’Angleterre a poussé le marché à reporter la perspective de hausse de taux (aujourd’hui à 0,5%) au mois de février 2016 alors qu’il tablait sur une action dès la fin de l’année 2015 ou en janvier 2016, souligne BNP Paribas CIB. «Nous nous attendons à ce que l’inflation continue à dériver à la baisse jusqu’au mois de février de l’année prochaine (à 0,7%) et à ce qu’elle commence à augmenter très progressivement après», soulignent les analystes de Barclays.

La publication d’une faible inflation intervient alors que le prix du Brent est passé pour la première fois depuis 2009 sous les 60 dollars le baril hier. «Des prix du pétrole et de l’alimentation plus bas expliquent pour une bonne part la baisse, comme cela était prévu, mais la surprise réelle vient de l’inflation sous-jacente (hors alimentation et énergie)», souligne James Knightley, économiste chez ING. Cette inflation «core» est tombée à 1,2% contre 1,5% le mois précédent, soit la plus forte baisse depuis le moins d’août 2008. «Il convient cependant de noter que même si la Grande-Bretagne a été habituée à des taux d’inflation sous-jacente plus élevés dans la période qui a suivi la crise, entre 2001 et la mi-2008 l’inflation sous-jacente se situait en moyenne autour de 1,4% et tombait parfois à 1%», relativise l’économiste de BNP Paribas CIB, Dominic Bryant.

Parmi les facteurs qui ont tiré l’inflation sous-jacente à la baisse figure le coût des transports et notamment le prix des billets d’avion. Un mouvement qui peut s’expliquer par la baisse des prix du pétrole. Les prix des biens «culturels et récréatifs» ont également tiré l’inflation à la baisse et notamment les biens d’équipement audiovisuels. «Il est possible que la faiblesse du yen depuis l’été ait un impact particulier sur ce segment», assure Dominic Bryant.

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