
La croissance des pays émergents montre des signes de ralentissement
Les économies émergentes pourraient bien s’essouffler dans les mois à venir, conséquence de la déprime de l’activité aux Etats-Unis et en Europe. Au Brésil, la croissance pour le deuxième trimestre, qui sera publiée vendredi, devrait tomber à 3,2% d’après le consensus, après une progression de 4,2% sur les trois premiers mois de l’année. En Asie, les dernières publications économiques présagent un ralentissement, non seulement en Chine mais aussi dans d’autres pays de la zone.
En Inde, la croissance entre avril et juin a touché son plus bas niveau en six trimestres, à 7,7%. En Corée du Sud, la production industrielle est ressortie en hausse de 3,8% seulement sur un an en juillet en raison d’une faible demande intérieure, contre un consensus de 6,2 %. Si elle reste à ce niveau en août et en septembre, la croissance pour le troisième trimestre tombera à 4,1 %, anticipe Tim Condon, économiste chez ING. Jusqu’alors, il tablait sur une croissance de 5,2 %. Et aux Philippines, l’activité pour le deuxième trimestre a déçu. Elle est ressortie en hausse de 3,4 % sur un an, contre 4,1 % attendu par les économistes.
«Une récession aux Etats-Unis et une quasi-stagnation en Europe au second semestre 2011 auront des effets différents sur les économies asiatiques», prévient Dominic Bryant, senior économiste pour l’Asie chez BNP Paribas. Pour lui, la Malaisie, la Thaïlande, Taiwan et, dans une moindre mesure, la Corée du Sud et la Chine seront les pays les plus touchés sur la base de la part de leurs exportations vers les Etats-Unis et l’Europe, et du poids des exportations dans l'économie. A l’inverse, l’Inde et l’Indonésie seraient les économies les moins exposées.
Malgré l’implication de l’Asie dans le commerce mondial, les économistes de SG CIB écartent le risque d’atterrissage brutal de l’activité. Il sera seulement agité. «Nous croyons que les gouvernements disposent des outils pour éloigner ce risque», expliquent-ils dans une note du 25 août. Les taux directeurs, à la hausse ces derniers temps pour lutter contre l’inflation pourraient être abaissés, comme au Brésil. «Les banquiers centraux des pays émergents devraient devenir plus accommodants», estiment les spécialistes de Barclays Capital.
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Ammerschwihr - Sur les coteaux bucoliques du vignoble alsacien, Malik Oudni entame la vendange de ses grappes, comme la plupart des vignerons locaux, à un détail près: pas de tracteur mais un cheval et une charrue. Propriétaire d’un hectare et demi de vignes, dont un tiers de grands crus, cet autodidacte de 33 ans se flatte de fournir des restaurants étoilés avec ses vins naturels (bio et sans intrants ajoutés), issus de raisins écrasés au pressoir manuel, à l’ancienne. Originaire d’un petit bourg au sud de Colmar, Malik Oudni a «toujours été attiré par le monde agricole». Employé jeune dans une porcherie, il s’est d’abord passionné pour les chevaux, époque à laquelle il fait l’acquisition de ses deux bêtes de trait à la belle robe marron, Vizir et Atalante, respectivement 16 et 14 ans en ce début septembre. De fil en aiguille, il en vient à proposer ses services et ceux de ses chevaux aux viticulteurs locaux. Les caractéristiques des terrains, souvent en pente et bordés de chemins étroits, rendent sa méthode à l’ancienne bien plus efficace que les tracteurs. «Cela leur prenait trois jours, moi en trois heures c'était torché», dit-il comme une évidence. A Ammerschwihr, village viticole au pied des Vosges où il possède désormais quelques parcelles, «c’est un peu les vendanges de l’extrême!», rigole-t-il. Mais la quête de ces terrains a duré: il a mis cinq ans à faire l’acquisition des premières parcelles. «S’appeler Malik, en Alsace, c’est pas le plus simple pour choper des vignes, et si tu n’es pas fils de vigneron, encore moins». Mais la persévérance a payé. «Ils ont vu que je n'étais pas qu’un punk à cheval». Le plus sérieusement du monde, il raconte avoir appris à produire du vin en regardant des vidéos de «C’est pas sorcier avec Jamy et Fred». «Il faut regarder la vigne, comprendre les sols, avoir le feeling», ajoute-t-il. Il parvient à vivre de son activité grâce à ses dépenses minimales: la charrue et les pressoirs «achetés sur Leboncoin», et la petite ferme où il vit à Colmar avec sa compagne, baptisée «La ferme sans nom». Une année sans aléa lui permet de produire 7.000 à 8.000 bouteilles de riesling ou pinot gris, qu’il vend principalement en France et dans les pays voisins, par conviction écologique. «Cela me paraissait complètement aberrant de faire du bio, de la traction animale, et après d’envoyer des palettes de bouteilles en avion ou en cargo à l’autre bout du monde.» Adrien VICENTE © Agence France-Presse -
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