La croissance britannique déçoit en pleine campagne électorale

Le PIB n’a progressé que de 0,3% au premier trimestre. Les économistes sont divisés sur l’impact des prochaines élections sur l'économie.
Solenn Poullennec

La croissance en Grande-Bretagne a été moins forte que prévu au premier trimestre de cette année. Selon l’estimation préliminaire publiée par le bureau national des statistiques, le PIB britannique a crû de 0,3% au cours des trois premiers mois de l’année. Le rythme de croissance a été deux fois moins soutenu qu’au trimestre précédent et inférieur de 0,2 point de pourcentage à celui attendu par le consensus.

Alors que les conservateurs au pouvoir sont toujours au coude à coude avec les travaillistes dans les sondages à l’approche des élections du 7 mai prochain, les politiques se sont immédiatement emparés des chiffres, à commencer par les travaillistes, emmenés par Ed Miliband, qui y voient un échec de la politique conservatrice de David Cameron.

Si la performance du secteur de la construction a encore pesé sur la croissance (l’activité y a reculé de 1,6%), la surprise est venue du secteur des services. La croissance dans le secteur n’a été que de 0,5% au premier trimestre alors qu’elle était encore de 0,9% à la fin de l’année dernière. «Les enquêtes laissent penser que le secteur est en train de décoller à nouveau, grâce à l’augmentation des revenus disponibles», relativise l’économiste d’UniCredit, Daniel Vernazza. L’économiste s’attend toujours à ce que la Banque d’Angleterre (BoE) relève ses taux en novembre prochain. A l’inverse, la recherche économique de Barclays a décidé de réévaluer sa prévision d’une hausse des taux au quatrième trimestre prochain au regard de la faiblesse de la croissance. Elle a dans le même temps revu à la baisse sa prévision de hausse du PIB pour cette année de 2,7% à 2,3%.

«Nous pensons que l’activité économique devrait regagner de sa vigueur après les élections», affirme l’économiste de Natixis, Sylwia Hubar. Au contraire, «la politique pourrait être un problème au cours des prochains trimestres», s’inquiète l’économiste d’ING, James Knightley. La proximité des conservateurs et des travaillistes dans les sondages fait redouter qu’aucune majorité gouvernementale claire ne se dégage. Une telle situation pourrait profiter aux nationalistes écossais et alimenter les spéculations sur la tenue d’un nouveau référendum sur l’Ecosse (même si le parti a fait valoir que ce n’était pas sa priorité).

Une victoire des conservateurs pourrait de son côté ouvrir la voie à un référendum sur l’appartenance de la Grande-Bretagne à l’Union européenne.

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