La crise financière rejaillit sur les agents économiques en zone euro

L’indice du sentiment publié par la Commission européenne a chuté de 103 en juillet à 98,3 en août, sous sa moyenne de long terme
Tân Le Quang

Après un mois d’août noir pour les marchés financiers, la confiance des investisseurs, selon un indice mondial de State Street, a baissé de 12,9 points, passant de 102,5 en juillet à 89,6 points. Du jamais vu. La zone euro, elle, se laisse gagner par la déprime. L’ESI, l’indice publié par la Commission européenne, qui mesure le sentiment économique dans la région, a chuté de 4,7 points, de 103 en juillet à 98,3 en août, sous sa moyenne de long terme. Un niveau bien en dessous des 100,5 attendus par le consensus et le niveau le plus bas depuis février 2010. Il s’agit de la chute, sur un mois, la plus large depuis décembre 2008.

La détérioration du sentiment a touché tous les secteurs, avec une perte de confiance plus marquée dans les services, le commerce au détail, et chez les consommateurs. La construction a enregistré une amélioration de 1 point. Dans l’attente du chiffre de la France non publié hier, l’Allemagne et la Finlande sont les seuls à voir leur indice rester au-dessus des 100, à 107 et 100,7 respectivement, contre 112,7 et 104,2 en juillet.

Selon JPMorgan, la chute de l’indice converge avec celles des enquêtes PMI, mais ne montre pas de cassure importante à la baisse. UniCredit considère l’indice cohérent avec son estimation d’un PIB à peine positif au troisième trimestre. S&P, qui croit encore que la zone euro peut éviter un «double creux», a baissé mardi ses prévisions de PIB pour la région à 1,7% en 2011 et 1,5% en 2012, contre 1,9% et 1,8% estimé en juillet.

Lundi, Jean-Claude Trichet a admis que le redressement économique pourrait être plus faible qu’attendu, suggérant ainsi un changement dans la perspective de croissance et d’inflation de la BCE. «Des baisses de taux deviendront une option seulement dans le cas où la zone euro entre dans une véritable récession», précise UniCredit. L’Eonia anticipé pour début septembre s'établit à 0,918%, contre 1,2170% début août. A horizon de 12 mois, une baisse de 25 pb du refi est attendue. Jugeant prématuré d’anticiper une baisse du refi imminente, ING s’attend à une longue période de taux bas et stables. Les mauvaises données mettent ainsi à rude épreuve les politiques des banques centrales.

De son côté, la Fed devra en septembre encore tenir compte de la déprime du marché immobilier. En juin, l’indice des prix des maisons individuelles S&P/Case-Shiller a reculé de 4,5% sur un an, contre -4,6 % attendu.

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