La crise de la dette affaiblit le rôle international de l’euro

La part de la monnaie unique dans les réserves de change mondiales est passée de 25,1% à 23,9% en un an à fin 2012, selon la BCE
La rédaction

La proportion de l’euro dans les réserves de changes des banques centrales a diminué en 2012 pour la troisième année consécutive, principalement à cause de la crise de la dette, a annoncé jeudi la Banque centrale européenne. Dans son compte-rendu annuel sur le rôle joué par la devise européenne au niveau international, la BCE rapporte que 23,9% des réserves de changes sont détenues en euro à travers le monde, soit une baisse de 1,2 point par rapport à l’année précédente et le plus bas niveau enregistré depuis 2000. La baisse de popularité de l’euro se fait au profit de monnaies de réserves non conventionnelles, comme les dollars australien et canadien, même si ces dernières ont perdu de leur attrait ces dernières semaines.

«En 2012, la crise de la dette souveraine de la zone euro a continué à peser sur l’utilisation internationale de l’euro, a expliqué Mario Draghi, président de la BCE. La fragmentation persistante du système financier de la zone euro est l’une des causes sous-jacentes de cette évolution».

Les statistiques trimestrielles publiées fin juin par le Fonds monétaire international (FMI) montrent en outre que la diminution a continué lors du premier trimestre 2013, même si l’euro reste la deuxième monnaie de réserve dans le monde, après le dollar. Jorg Asmussen, membre de la BCE, a cependant précisé hier que des signaux encourageants s’étaient manifestés au deuxième semestre 2012, après que la Banque centrale européenne a éloigné à l’été les craintes d’un éclatement de la zone monétaire. Les fonds monétaires américains ont par exemple accru leurs achats de dette court terme émise par les institutions financières européennes, a fait valoir Jorg Asmussen.

La part de l’euro a également baissé sur les marchés obligataires l’an dernier, à 25,5% contre 26,2% précédemment, les émetteurs privilégiant le billet vert. Mais elle est restée stable sur le marché des changes, à 19,6% des volumes de transaction.

Le rapport de la BCE comprend par ailleurs un éclairage sur le rôle croissant du renminbi dans les échanges internationaux. La part des échanges commerciaux de la Chine libellés dans la devise du pays représentait près de 10% fin 2012, alors que cette proportion était encore quasiment nulle début 2010.

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