
La course à la taille dans la gestion d’actifs profite peu à la France

A une petite vingtaine, ils dominent le marché. La dernière étude de Willis Towers Watson sur les 500 gestionnaires d’actifs les plus importants au monde, The World’s Largest 500 Asset Managers, révèle que fin 2018, 18 sociétés de gestion comptent plus de 1.000 milliards de dollars d’actifs sous gestion. Les vingt premiers gestionnaires pèsent pour 42% des 91.500 milliards de dollars des encours couverts par le rapport, et cette proportion reste quasi stable par rapport à 2017, où ils totalisaient 43% de parts de marché. Pour la neuvième année consécutive, BlackRock se classe en premier, avec 5.975 milliards de dollars d’encours, suivi par Vanguard, avec 4.866 milliards de dollars, et State Street, à 2.511 milliards de dollars.
Pour la France, le groupe de tête est constitué par Amundi, à la huitième place avec 1.714 milliards de dollars sous gestion, devant Axa, 10e avec 1.628 milliards de dollars, BNP Paribas, 16e avec 1.175 milliards de dollars et Natixis IM, 21e avec 946 milliards de dollars. A part ces quatre acteurs, la France est relativement peu présente dans le classement. Seuls 18 gestionnaires français sélectionnés par Willis Towers Watson figurent parmi les 500 plus importants mondiaux. Le quatrième gestionnaire de l’Hexagone, Société Générale, avec 264 milliards de dollars sous gestion ne se situe qu’à la 75e place du classement mondial. La situation des gestionnaires français est comparable à celle observée l’année précédente, mais avec 6.690 milliards sous gestion au total en 2018, ceux-ci ne représentent que 7,3% des parts de marché de l’échantillon, contre 7,71% en 2017 et 8,86% en 2008.
Par ailleurs, les encours gérés cette année-là par les 500 gestionnaires ont baissé de 3% en dollars par rapport à 2017. Et si les sociétés américaines ont vu la proportion de leurs actifs baisser d’une année à l’autre, celle-ci passant de 53,22% en 2017 à 51,73% en 2018, les très grands gestionnaires américains sortent tout de même du lot. Ainsi, les actifs des 20 plus grosses sociétés de gestion américaines ne baissent que de 0,9%, alors que ceux des 20 premiers européens baissent de 13,8%. Ces résultats sont cependant à relativiser, eu égard à la différence de performance entre les indices selon les régions – et donc des marchés domestiques des sociétés, le S&P 500 ayant, par exemple, reculé de 6,2% en 2018 alors l’Euro Stoxx 50 a chuté de 18,4% sur la même période.
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