La Cour des comptes plaide pour une maîtrise des dépenses «sans précédent»

Jonathan Blondelet
Collectivités locales cour des comptes
 -  ELOMBARD

Lors de la présentation à la presse du rapport public annuel de la Cour des comptes, son premier président Pierre Moscovici a salué les mesures de soutien à l'économie de l’Etat pendant la crise sanitaire. Dans son rapport, l’institution relève que les recettes publiques ont nettement augmenté en 2021 et 2022. Les prélèvements obligatoires ont progressé de respectivement 5,1% et 4,1%, moins que l’activité économique du fait d’importantes baisses d’impôts.

Contrôleur de la pertinence des dépenses publiques oblige, Pierre Moscovici a rappelé que si la Cour s'était abstenu d’un discours d’austérité budgétaire pendant cette période, un «effort sans précédent de maîtrise des dépenses publiques» s’annonce.

Le déficit public se maintient à hauteur de 8,2 points de produit intérieur brut (PIB) en 2021 (7 points selon le gouvernement), et celui prévu pour 2022 - 5 points de PIB - correspond au double de son niveau d’avant-crise, pour une dette publique qui avoisinerait 113,5% du PIB. «La mesure de cantonnement de la dette Covid de l’Etat introduite dans le PLF 2022 ne modifie en rien la trajectoire de la dette publique, car aucune ressource supplémentaire nouvelle et aucun nouvel effort de redressement structurel ne sont attachés à son amortissement», a sanctionné l’ancien ministre de l’Economie.

Réformes structurelles

Comme à l’accoutumée, les réformes structurelles sont vivement conseillées pour revenir à la trajectoire retenue par le gouvernement d’un déficit inférieur à 3% en 2027. Sont ciblés en priorité le système des retraites, l’assurance maladie, la politique de l’emploi, les minimas sociaux et la politique du logement. Au total, la Cour des comptes estime à 9 milliards d’euros par an les économies supplémentaires pour rester sur la voie préconisée.

 «La gestion budgétaire 2022, comme la prochaine loi de programmation, devront enfin s’appuyer sur des principes simples, comme, par exemple, affecter les «bonnes surprises» sur les recettes au désendettement et non au financement de baisses de prélèvements obligatoires ou de dépenses pérennes nouvelles», avertit la Cour des comptes.

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