La consolidation s’accélère dans le secteur des médias en Australie

Le groupe de télévision payante Austar accepte l’offre de rachat de son concurrent Foxtel pour 2,6 milliards de dollars en valeur d’entreprise
Yves-Marc Le Reour

Les appétits de croissance externe grandissent dans le secteur des médias en Australie. Conseillé par UBS, le leader de la télévision payante Foxtel a annoncé hier une proposition de rachat en numéraire sur son concurrent Austar pour 2,6 milliards de dollars dette incluse (1,85 milliard d’euros). La cible, conseillée par Goldman Sachs, a jugé «approprié» le prix proposé de 1,52 dollar australien par action qui représente une prime de 20% par rapport à son cours de clôture de la veille. Avec un marché publicitaire attendu en hausse de 6,5% en 2011 après une croissance de 10% l’an dernier, cette offre constitue «la quinzième opération annoncée dans l’industrie des médias en Australie au cours des 12 derniers mois», selon Bloomberg.

Plusieurs groupes de médias anglo-saxons sont parties prenantes à cette transaction, puisque Liberty Global, contrôlé par l’américain John Malone, est l’actionnaire majoritaire d’Austar avec 54% du capital. En face, la moitié du capital de Foxtel appartient à l’opérateur historique de télécoms Telstra, le reste étant partagé à égalité entre Consolidated Media, contrôlé par l’homme d’affaires australien James Packer, et News Corp détenu par l’australo-américain Rupert Murdoch. Il est prévu que les actionnaires de Foxtel participent au financement de l’acquisition, le complément étant assuré par de la dette bancaire.

Ce rachat donnerait naissance à «un groupe de plus de 2.500 salariés, générant un chiffre d’affaires proche de 3 milliards de dollars, qui investirait 530 millions de dollars par an dans des contenus australiens originaux», souligne Foxtel. La complémentarité de leur zone de diffusion est grande, Foxtel étant reçu dans les agglomérations importantes tandis que son concurrent est présent dans des villes plus petites.

La réalisation de l’opération est néanmoins soumise à l’aval des autorités réglementaires australiennes, notamment celle de l’autorité antitrust (ACCC). Sa décision sera prise en fonction du marché considéré comme «pertinent» pour cette transaction, qui pourra être «le secteur australien des médias dans sa totalité ou simplement le segment de la TV payante», relève Mark McDonnell, analyste chez BBY à Sydney. S’il estime «difficile de deviner l’état d’esprit des régulateurs», il juge cette proposition de rapprochement «sensée» d’un point de vue tant stratégique que financier.

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