
La chute de la liquidité remet la pression sur le marché monétaire européen
Les risques de tensions sur le marché monétaire européen refont surface, après la chute de la liquidité excédentaire de la BCE sous le seuil symbolique des 100 milliards d’euros pour la première fois depuis le troisième trimestre 2011. Une baisse due à la hausse attendue des facteurs autonomes de 19 milliards d’euros sur les deux dernières semaines d’avril.
La moindre demande de liquidité de la part des banques lors de l’appel d’offres hebdomadaire de la BCE, ainsi que des remboursements de LTRO cette semaine pour des montants compris entre 7 et 10 milliards d’euros ont également contribué à résorber le niveau de liquidités dans le système.
Des facteurs purement techniques qui se sont néanmoins déjà transmis au marché monétaire, avec des pressions constatées sur le niveau de l’Eonia, qui a fixé mercredi à 23,8 pb, soit à un point de base seulement du taux de refinancement. L’Eonia à un an anticipé dans un an est également remonté à un niveau proche de 0,25%, et la volatilité realisée sur 2 mois est de 20%, contre 5% fin mars. Plus surprenant: la hausse de l’Euribor 3 mois qui s’est établi à un plus haut depuis août 2012 de 0,33%, et en hausse régulière de 12 pb depuis cinq mois.
Mario Draghi a été clair lors de sa dernière conférence de presse suivant la réunion du conseil des gouverneurs d’avril. La BCE ne réagira pas tant que les soubresauts du marché monétaire ne se transmettent pas aux maturités plus longues de la courbe, et compte sur le régime d’appels d’offres illimités («full allotment») pour limiter la hausse des taux Eonia à une moyenne proche du niveau du taux de refinancement. «Il est bon de se souvenir que Mario Draghi avait initialement mentionné début 2013 le seuil des 200 milliards de liquidités excédentaires, avant de se rétracter», rappelle néanmoins CA CIB.
Benoît Cœuré, le membre français de la BCE, avait alerté le mois dernier sur le fait que «nous pourrions avoir une situation dans laquelle l’excès de liquidités ne soit pas approprié à l’orientation de notre politique monétaire». Et de préciser que dans ce cas, la BCE «devra injecter des liquidités supplémentaires».
Dans un discours prononcé hier, Mario Draghi a en outre évoqué une baisse des taux directeurs, des taux de dépôt négatifs et des injections de liquidités en réponse possible à une hausse des taux monétaires. CA CIB évoque en outre un possible prolongement d’un an du régime de «full allotment» jusqu’à mi-2016.
Plus d'articles du même thème
-
L’instabilité gouvernementale s’accroît au Japon
Moins d’un an après son arrivée au pouvoir, le Premier ministre Shigeru Ishiba a annoncé sa démission après avoir subi plusieurs revers électoraux. -
La perception du risque monte autour de la France
Le gouvernement de François Bayrou devrait tomber lundi après le vote de confiance à l’Assemblée nationale. La nouvelle incertitude politique et budgétaire qui en résultera inquiète un peu plus les marchés, mais pas au point d'imaginer des risques extrêmes. -
Les gestionnaires changent leurs vues sur les taux directeurs
Les prévisionnistes sondés par L’Agefi ont davantage touché à leurs prévisions de taux début septembre que début juillet. Ils repoussent la dernière baisse de la Banque centrale européenne à la fin de l’année plutôt qu’en septembre, et voient la Fed relancer prochainement son assouplissement, en parallèle d’une repentification de la courbe. -
Les gérants crédit abordent la rentrée sous tension
Le Panel Crédit de L’Agefi n’est plus aussi enthousiaste qu’à la veille de la période estivale. Si les fondamentaux et les flux de capitaux demeurent des soutiens solides, les valorisations inquiètent. -
Les gestions ne croient pas à une poursuite de la progression des Bourses
Le panel Actions table sur un léger recul du Nikkei et sur une stabilité du S&P 500 à un horizon de six mois. Les indices européens gagneraient moins de 4% sur la période, loin de rattraper leur retard. -
Les actions restent plébiscitées dans les portefeuilles des gérants
Les actifs risqués pèsent toujours 51% des allocations du Panel, même si un tiers des gestions ont renforcé leur poids, pour un quart d'entre elles qui l’ont allégé.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

L'ETF d'Ark Invest, le casse estival de l'IPO de «Bullish»
- L'ETF d'Ark Invest, le casse estival de l'IPO de «Bullish»
- WisdomTree met au point un ETF sur l’informatique quantique
- BlackRock perd un mandat de 14,3 milliards d’euros du néerlandais PFZW
- Fidelity International lance le premier ETF semi-transparent européen
- M&G renoue avec la collecte nette au premier semestre 2025
Contenu de nos partenaires
-
Dernière séance
Après-Bayrou : Emmanuel Macron face au risque d'impasse
Pour remplacer François Bayrou, le chef de l'Etat cherche un profil susceptible d'éviter une motion de censure, un cas de figure qui ne lui laisserait pas d'autre choix que de dissoudre une nouvelle fois l'Assemblée nationale -
Edito
La chimère du « socle commun »
Un an plus tard, deux Premiers ministres au tapis – Barnier en décembre et sans doute Bayrou ce lundi – retour à la case départ avec toujours la même impossible équation à résoudre -
A Hénin-Beaumont, Marine Le Pen menace déjà le futur Premier ministre
Lors de sa rentrée politique, dimanche, la patronne du RN a durci son discours et énoncé ses conditions, portée par sa base dégagiste