La chute de la croissance indienne met la pression sur le gouvernement

New Delhi est attendu sur la libéralisation de l'économie qui relâcherait la pression sur les prix et donnerait des marges de manœuvre à la RBI
Patrick Aussannaire

L’activité indienne marque le pas. Entre juillet et septembre, le rythme annuel de croissance du PIB en Inde a ralenti à 5,3%, après 5,5% fin juin, et est attendu à 4,9% sur l’année fiscale 2012. Il s’agit du troisième trimestre consécutif affichant un rythme de croissance inférieur à 6%, avec notamment un ralentissement du secteur manufacturier à 0,8%, de la consommation privée à 3,7%, et du commerce extérieur à 4,3%, contre 10,1% au trimestre précédent. Les services progressaient eux de 9,4% et la construction de 6,7%.

«Les perspectives à court terme sont ternies par une inflation persistante, une croissance ralentie, une fiscalité pesante, les déficits des comptes courants et la poursuite de l’affaiblissement de la roupie» estiment les économistes d’IHS Global Insight.

«Une reprise de l’activité indienne dépend entièrement de la mise en place des réformes» jugées par HSBC comme nécessaires pour enrayer le déficit budgétaire, la faiblesse du secteur financier, une bureaucratie lourde, les déficiences énergétiques et les besoins en infrastructures. Le gouvernement de Manmohan Singh a lancé cet automne une rafale de mesures pour libéraliser des pans entiers de l'économie (l’aérien, les assurances, la grande distribution), afin de relancer les investissements étrangers.

Pendant ce temps, le déficit public dérape. Attendu à 5,3% du PIB cette année, il devrait plutôt se situer autour de 6,5%, selon GaveKal, alors que le pays est sous la menace d’une dégradation de sa note par S&P et Fitch.

L’ouverture du secteur de la distribution aux groupes étrangers semble certes en voie d’être approuvée au forceps par le parlement; néanmoins les régions, qui doivent approuver le texte, «sont bien moins enclines à libéraliser le secteur» estime GaveKal. Cette réforme permettrait pourtant d’accroître la concurrence entre distributeurs et ainsi relâcher la pression sur les prix.

De quoi donner davantage de marges de manœuvre à la RBI, obligée de maintenir le statu quo pour contenir l’inflation, à 7,45% en cotobre. La banque centrale se trouve en outre contrainte de relancer ses opérations d’«open market», abandonnées depuis juin dernier, pour parer au manque de liquidités dans le système financier.

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