La Chine ravit au Japon son statut de dauphin de l’économie mondiale

Le PIB japonais s’est contracté de 1,1% au quatrième trimestre 2010 en glissement annuel, alors que celui de la Chine progressait de 9,8%
Patrick Aussannaire

Le Japon perd définitivement sa place de dauphin. En enregistrant une contraction de 0,3% au dernier trimestre de l’année 2010, soit une baisse de 1,1% en glissement annuel alors que dans le même temps les Etats-Unis voyaient leur économie croître de 3,2% et la Chine de 9,8%, le PIB japonais, à 5.470 milliards de dollars en 2010, est passé officiellement sous le niveau du PIB chinois, de 5.880 milliards de dollars. Les deux économies restent encore loin derrière les Etats-Unis qui ont vu le niveau de leur richesse atteindre quelque 14.660 milliards de dollars en 2010. Mais loin de voir la montée de son rival ancestral d’une mauvais œil, le Japon y voit peut-être sa planche de salut. Kaoru Yosano, le ministre de l’économie japonais a ainsi salué l’expansion chinoise comme une «évolution bienvenue» pour le développement économique du Japon. De plus, le PIB par habitant reste 10 fois plus faible en Chine qu’au Japon.

La contraction du PIB japonais au quatrième trimestre est largement due à la fin des mesures de soutien gouvernemental à l’économie, qui a pénalisé la demande intérieure. La consommation privée, qui représente 60% du PIB du pays, s’est ainsi contractée de 0,7% sur le trimestre, alors que les exportations ont reculé de 0,7% sous l’effet de la hausse du yen qui a atteint son plus haut niveau en 15 ans contre le dollar. La richesse du pays demeure inférieure à ses niveaux d’avant crise, le PIB ayant subi une chute de 1,2% en 2008 et de 6,3% en 2009. Les chiffres du quatrième trimestre révèlent néanmoins une reprise de 3,9% en 2010. «Il s’agit d’un reflux temporaire de l’activité, il n’y a donc aucun raison de se montrer pessimiste sur les perspectives» estime Susumu Kato, économiste chez CA CIB. Le déflateur du PIB s’est contracté de 1,6%, contre 2,1% au troisième trimestre, signe d’une modération des tendances déflationnistes.

Mais le Japon possède une chance historique de rebond. En effet, «la faible hausse des salaires au Japon d’une part et la hausse des coûts (salaires et prix) dans le reste de l’Asie pourrait attirer de nouvelles commandes pour l’industrie japonaise » estime la société de gestion GaveKal. Les économistes estiment que la réduction de la dette, qui pèse plus de 200% du PIB, et la stabilité du yen sont nécessaires au redémarrage de l’économie japonaise, alors que S&P a abaissé la note du pays à AA- le mois dernier.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...