La Chine présente le yuan comme l’un des outils de lutte contre l’inflation

Les autorités, qui ont relevé le ratio de réserves obligatoires des banques, veulent rendre la devise chinoise plus flexible à leur rythme
Antoine Duroyon

Pour Zhou Xiaochuan, le gouverneur de la la Banque centrale de Chine (PBOC), l’heure n’est pas au relâchement. Alors que la banque centrale a relevé pour la septième fois depuis octobre le ratio de réserves obligatoires des banques, pour le porter à 20,5%, il a expliqué samedi que cette phase de resserrement était appelée à se poursuivre. Il faut dire que les derniers chiffres de l’inflation montrent une économie chinoise au bord de la surchauffe. Sous l’effet de la hausse des cours des matières premières et de l’abondance de liquidités, l’inflation s’est encore accélérée pour atteindre sur un an 5,4% le mois dernier, un rythme sans précédent depuis juillet 2008.

Depuis l’automne, la banque centrale ne ménage pas ses efforts pour prévenir l’emballement de son économie, qui a enregistré une croissance de 9,7% au premier trimestre, au-delà du consensus établi par Bloomberg. Elle a revu quatre fois à la hausse le loyer de l’argent tout en lançant des mesures de contrôle des prix sur certaines matières premières et en combattant la spéculation foncière. Preuve que la situation est jugée sérieuse, la Chine fait également évoluer son discours sur le rôle du yuan.

Cité par le Financial Times, le Premier ministre Wen Jiabao a déclaré la semaine dernière dans un discours devant le Conseil d’Etat que Pékin, parmi d’autres mesures, «améliorerait encore davantage le mécanisme du taux de change du yuan et renforcerait sa flexibilité afin d'éliminer les conditions monétaires inflationnistes». Selon les observateurs, c’est la première fois que le dirigeant chinois cite expressément la devise nationale comme un outil de lutte contre l’inflation.

Par ailleurs, le gouverneur délégué de la PBOC, Yi Gang, a estimé ce week-end que le yuan était tout près d'être «librement utilisable», ce qui lui permettrait d'être intégré au panier de monnaies sur lesquelles reposent les droits de tirage spéciaux (DTS). Il a souligné qu’une devise «librement utilisable» n'était pas nécessairement «librement convertible». «La Chine respectera les règles actuelles du FMI», et l’intégration du yuan dans le panier de devises devrait se faire «naturellemement», a affirmé Yi Gang. Le comité monétaire et financier international du conseil des gouverneurs du FMI a d’ailleurs plaidé pour que soit poursuivi ce chantier de l'élargissement du DTS.

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