La Chine a recours à des outils monétaires non conventionnels

La presse locale indique que la PBOC pourrait racheter directement des obligations des collectivités locales sur le marché, ce qui est actuellement interdit.
Patrick Aussannaire

La Chine continue d’élargir sa palette d’outils monétaires. La presse locale indique que la PBOC envisage des rachats d’obligations de collectivités locales directement sur le marché secondaire afin de dégonfler leur dette qui a progressé de 47% depuis juin 2013 pour atteindre 16.000 milliards de yuans (2.350 milliards d’euros). Si les collectivités prévoient d’accroître leurs émissions de 400 milliards en 2014 à 1.700 milliards de yuans cette année, des conditions de marché peu favorables ont contraint la province du Jiangsu à retarder son emprunt de 64,8 milliards destiné à refinancer sa dette arrivant à maturité.

«Dans le cadre actuel, il est interdit d’acheter directement les obligations publiques», rappelle Bei Xu, économiste chez Natixis. Bloomberg ajoute que la PBOC veut élargir son programme PSL de «swap» de la dette locale contre des prêts bancaires traditionnels, qui offre depuis 2014 un financement avantageux aux banques avec comme collatéral les obligations les mieux notées. Son élargissement «permettrait d’augmenter la demande pour les émissions d’obligations locales, de financer les logements sociaux et des projets d’infrastructure tels que le «one belt one road»», estime Bei Xu.

Le PSL, comparé aux TLTRO de la BCE, permet de transférer la dette locale du «shadow banking» vers les marchés de capitaux plus transparents et mieux régulés. Il améliore ainsi le profil de risque du système bancaire, et réduit les coûts de financements des collectivités en échangeant une dette de court terme par une dette plus longue avec des taux plus faibles. «Les rendements des collectivités sont plus proches de ceux des titres du Trésor (à 3,4% sur le 10 ans) que ceux des véhicules de financement (LGFV), nettement plus élevés (supérieurs à 6%)», estime Chi Lo, économiste chez BNP Paribas.

Pour agir sur le niveau des taux longs, la PBOC a également introduit en février un nouvel instrument proche du PSL permettant aux banques commerciales de plus petite taille d’utiliser des prêts de très bonne qualité comme collatéral aux opérations de refinancement. La baisse du ratio des réserves obligatoires d’au moins 100 pb concédée la semaine dernière par la PBOC ainsi que les trois instruments de gestion des liquidités de court terme (SLO, OMO et SLF) ont déjà permis de stabiliser les taux interbancaires, tandis que la banque centrale «conserve des marges de manœuvre sur ses taux directeurs», ajoute Chi Lo.

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