«La BoJ pourrait relever ses taux prématurément»

Daniel Piniarski, responsable trésorerie change et spot au Crédit du Nord
Solenn Poullennec

- L’Agefi : Que retenez-vous de la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) de la semaine dernière ?

- Daniel Piniarski : La BCE maintient fermement le cap de sa politique monétaire. Le rebond récent de l’inflation ne fait que conforter les choix. Mario Draghi insiste sur sa volonté de maintenir le programme de rachat d’actifs jusqu'à la fin septembre 2016. Il ne juge pas anormale la volatilité récente sur les taux longs, compte tenu du niveau très bas des taux actuels. La BCE revoit par ailleurs en légère baisse ses prévisions de croissance 2017 à 2%, en laissant celles de 2015 et 2016 inchangées à 1,5% et 1,9% et à la hausse sa prévision d’inflation 2015 (0,3% contre 0% auparavant). Enfin, elle juge indispensable de trouver un accord soutenant la croissance, équitable d’un point de vue social et soutenable du point de vue budgétaire pour garder la Grèce au sein de la zone euro.

- Pourquoi voyez-vous les taux directeurs japonais à 0,35% et 0,50% à respectivement 3 et 6 mois ?

- La reprise américaine devrait se confirmer dans les mois à venir. La perspective d’une remontée des taux pourrait ainsi amplifier la hausse du dollar et pousser celui-ci vers les 125 yens. Si ce seuil de résistance venait à être durablement dépassé, cela fragiliserait fortement le yen. D’autre part, le gouvernement japonais veut ramener l’inflation vers les 2%, aidé en cela par une reprise de la consommation intérieure (fin de la taxe sur la consommation, hausse des salaires), un bond des exportations porté par la dépréciation du yen et une reprise de l’investissement des entreprises. Conjugués, tous ces facteurs pourraient inciter la BoJ à relever ses taux prématurément.

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