La BoJ pourrait inclure les dérivés dans son programme de rachat d’actifs

Le futur gouverneur de la Banque du Japon a indiqué sa volonté d’utiliser tous les outils disponibles pour atteindre l’objectif des 2% d’inflation
Patrick Aussannaire

Haruhiko Kuroda se lance dans une campagne de séduction des marchés. Le candidat déclaré du gouvernement japonais à la présidence de la banque centrale du pays (BoJ) a ainsi affiché cette nuit devant le parlement sa détermination à utiliser «tous les outils possibles» pour atteindre l’objectif des 2% d’inflation. « Il s’agit d’un évènement historique pour la BoJ d’avoir fixé un objectif d’inflation à 2%, mais la politique d’assouplissement actuelle menée par la BoJ n’est pas suffisante pour atteindre cet objectif» a ainsi précisé Haruhiko Kuroda.

Dans cette optique, le possible nouveau gouverneur de l’autorité monétaire nipponne envisage même d’élargir son programme de rachats d’obligations d’Etats (JGB) à des produits dérivés, tels que les Swaps. Une mesure qui pourrait entrainer une chute du marché des JGB dans le cas où l’intervention de la banque centrale serait significative, alerte néanmoins JPMorgan. Il s’est néanmoins refusé à inclure le rachat d’obligations étrangères, qui pourrait être considéré par les partenaires commerciaux du Japon comme une manipulation de change.

Après la confirmation de sa nomination à la tête de la BoJ qui pourrait intervenir dès cette semaine, les économistes de Citigroup tablent, dès la prochaine réunion du comité de politique monétaire qui se tiendra le 4 avril, sur une rallonge du programme de rachats d’actifs de 22.000 milliards de yens (dont 10.000 milliards sur 2013 et 12.000 milliards sur 2014), ainsi que sur un allongement de la duration de son portefeuille d’obligations d’Etat à 5 ans, contre 3 ans actuellement.

Le yen chutait ce matin de 0,2% contre dollar à 96,12, après être tombé vendredi à son plus faible niveau depuis août 2009. «Si la BoJ souhaite maintenir la parité du yen à 95 contre dollar, elle devra accroître la taille de son programme de 95.000 milliards de yens cette année, alors que la BoJ prévoit actuellement une augmentation de seulement 36.000 milliards» ajoute Citigroup.

Après avoir atteint un niveau proche d’un plus bas de 10 ans le 5 mars à 0,585%, le rendement des obligations d’Etat japonaises à 10 ans est remonté pour atteindre 0,66% ce matin. L’objectif de la BoJ est de «tirer les taux d’intérêt de long terme vers le bas par une politique d’assouplissement monétaire» afin de soutenir la consommation privée et les investissements des entreprises, a indiqué Haruhiko Kuroda.

Pour le moment, les entreprises restent encore prudentes dans leurs investissements avec une chute des commandes de machines de 13,1% au mois de janvier, alors que le consensus tablait sur un recul nettement moins marqué de 2%.

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