La BoJ est attendue pour donner un second souffle à l'économie japonaise

La croissance du PIB japonais est tombée à 0,7% au dernier trimestre 2013, alors que le consensus tablait initialement sur un rythme de 3%
Patrick Aussannaire

Les effets des «Abenomics» s’essoufflent. La croissance du PIB japonais au dernier trimestre 2013 a été révisée à la baisse à un rythme annuel de 0,7%, contre une première estimation de 1% qui avait pourtant déjà fortement surpris puisque le consensus tablait sur un rythme de 3%. Malgré une hausse de 60% du marché actions sur 2013, l’investissement privé n’a contribué qu’à hauteur de 0,1 point à la hausse du PIB trimestriel, ainsi que sur l’année fiscale qui s’achève fin mars, selon CA CIB.

«L’atonie de l’investissement des entreprises nous a surpris compte tenu des conditions monétaires historiquement accommodantes», avertit la banque. En baisse de 7,2% depuis le début de l’année, l’indice Nikkei sous-performe l’Euro Stoxx, quasi stable, et le S&P 500, en hausse de 1,3%.

En outre, la chute du yen n’a pas favorisé le commerce extérieur puisque les exportations n’ont progressé que de 0,4% au dernier trimestre, alors que les importations s’envolaient de 3,5% dans le même temps. De quoi retirer 0,5 point à la croissance. En outre, après une chute de 21% sur 2013 contre dollar, le yen peine à retrouver ses niveaux de début d’année et s’est même apprécié de 2% sur fond de fuite vers la qualité face au risque émergent.

Un mauvais signe avant la hausse du taux de TVA de 5% à 8% début avril. Même un rebond attendu de la croissance, à un rythme de 4% à 5% sur les trois mois achevés fin mars, tiré par la consommation, ne suffirait pas pour atteindre l’objectif annuel de 2,8% fixé par la BoJ.

Lors de la conférence qui a suivi sa dernière réunion du 19 février, son gouverneur Haruhiko Kuroda, a indiqué qu’il n’hésitera pas à prendre des mesures supplémentaires «si la BoJ nourrit des inquiétudes sur le fait que sa prévision de croissance soit exposée à des risques baissiers». Dans ce contexte, SG CIB table sur un statu quo à l’issue de la réunion qui débute aujourd’hui, mais sur un renforcement de la taille des rachats d’actifs d’ici fin juin. «Plutôt que de se focaliser sur les obligations d’Etat japonaises (JGB), qui sont déjà proches de leur seuil de saturation, nous prévoyons que la BoJ se concentre sur les actifs risqués, et les ETF en particulier», précise la banque. Le taux à 10 ans reste faible à 0,62%, malgré une légère accélération de l’inflation sous-jacente à 1,3% en janvier.

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