La BoJ est attendue pour contrer les effets d’une hausse de la TVA

Si la Banque du Japon a opté hier pour le statu quo, le gouvernement fait pression pour qu’elle agisse avant la hausse effective de la taxe
Patrick Aussannaire

Les autorités japonaises jouent au ping-pong sur l’augmentation de la TVA. Si la Banque du Japon (BoJ) a maintenu le statu quo sur sa politique monétaire à l’issue de sa réunion mensuelle, elle a néanmoins relevé ses prévisions économiques en mettant en avant une «reprise de l’activité à un rythme modéré», et des investissements qui «commencent à se reprendre avec l’amélioration des résultats des entreprises».

Une révision «politique» des perspectives selon Bank of Tokyo-MUFJ, qui explique que «la BoJ souhaite que le gouvernement se prononce favorablement sur le relèvement du taux de TVA de 5% à 8% en avril prochain». D’ailleurs, son gouverneur, Haruhiko Kuroda, a rappelé hier que «si la confiance des marchés dans la gestion budgétaire du Japon se détériore, entraînant une baisse du prix des obligations, il serait difficile de la contrer par des outils monétaires».

Pourtant le Premier ministre hésite encore, craignant que la reprise soit encore trop fragile pour supporter une baisse de la consommation liée à la hausse de la TVA. Dans ce contexte, les alliés de Shinzo Abe font pression sur la BoJ afin qu’elle accroisse sa politique d’assouplissement monétaire avant tout relèvement du taux de TVA. Bank of Tokyo-MUFJ s’attend d’ailleurs à ce que l’autorité fournisse rapidement des garanties qu’en cas de ralentissement économique dû à une politique d’austérité budgétaire, l’institution soit prête à assouplir davantage sa politique monétaire.

En outre, craignent les économistes de la Société Générale, «à mesure que la croissance sur un an de la base monétaire diminuera» du fait des effets de base, «l’impact de la politique d’assouplissement de la BoJ s’estompera sur le yen ». Cet effet pèserait sur l’activité économique au Japon à partir du mois d’avril 2014, soit la date prévue pour le relèvement de la taxe. La base monétaire doit passer en effet de 170.000 milliards de yens fin août 2013 à 200.000 milliards à la fin de l’année fiscale 2013, puis à 270.000 milliards fin mars 2014, avant de rester stable sur l’année suivante.

Après avoir chuté de 33% entre septembre 2012 et mai 2013, le yen est depuis revenu juste sous la barre des 100 contre dollar. Parallèlement, le rendement des obligations d’Etat à 10 ans reste stable à 0,77% hier, malgré une augmentation des besoins d’émissions de la part du Trésor qui pourraient atteindre 175.000 milliards de yens sur l’année 2014-2015, contre 170.500 milliards cette année.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...