La BoJ envisage de suppléer au manque de crédibilité du programme de réformes nippon

La banque centrale pourrait allonger la maturité de ses opérations de financement et augmenter la taille de ses rachats d’actifs immobiliers
Patrick Aussannaire

Shinzo Abe teste la validité de la légende de solidarité des trois flèches dont s’inspire son plan de relance. Après la déception provoquée par l’annonce mercredi du volet des réformes structurelles du programme mis en place par le premier ministre japonais, les neuf membres du comité de politique monétaire de la BoJ devraient évoquer, lors de leur prochaine réunion mensuelle qui se tiendra les 10 et 11 juin, la possibilité d’allonger à 2 ans la maturité du programme de prêts aux banques, indiquent des sources concordantes. Actuellement, la maturité maximum offerte par la banque centrale lors de ces opérations est d’un an.

Si le but est de se prémunir contre une volatilité jugée excessive du marché des obligations d’Etat japonaises (JGB), certains membres se montrent néanmoins réticents à l’instauration d’une telle mesure. D’autant qu’après avoir atteint un point haut de 1% le 23 mai dernier, le rendement à 10 ans des JGB se maintient depuis, entre 0,8% et 0,9%. Il était néanmoins tombé à un plus bas historique de 0,315% le 5 avril.

«Avec la baisse progressive de la volatilité, les JGB devraient revenir vers une position surachetée, faisant ainsi redescendre le rendement à 10 ans sous 0,8%», estime Morgan Stanley. Et d’ajouter que l’introduction d’opérations de financement de plus long terme «pourrait faire baisser les rendements, avec un aplatissement de la courbe».

La BoJ examine également la possibilité d’augmenter le seuil de ses rachats d’actifs immobiliers (Reit), alors que 98,7% du montant de rachat visé de 140 milliards de yens (1,1 milliard d’euros) pour l’année a déjà été réalisé. L’indice Reit de la Bourse de Tokyo a reculé hier de 3,7%, et affiche une baisse de plus de 20% depuis le 27 mars. Et ceci malgré un léger frémissement du marché immobilier, avec un taux de logements vacants en baisse pour le troisième mois consécutif, et une chute du yen de 25% contre dollar depuis novembre qui a attiré les investisseurs étrangers sur le marché japonais.

Le plan de réformes présenté mercredi par Shinzo Abe a échoué à convaincre les marchés. L’indice Nikkei a encore reculé hier matin de 0,85%, soit une correction de 19% depuis le 23 mai, alors que le yen se renforçait à 99,14, après avoir chuté à 103,21 le 17 mai. «Si les actions continuent de baisser et le yen de se renforcer, la BoJ pourrait être contraindre d’assouplir davantage sa politique monétaire», estime même HSBC.

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