La BoJ attend une hausse de la volatilité pour intervenir sur les changes

Malgré un retour jeudi de la devise à ses plus hauts niveaux de 79,57 yens pour un dollar, la volatilité a baissé de 17% à 11,7% depuis mars dernier
Patrick Aussannaire

Piano, le yen remonte vers ses plus hauts niveaux. La devise nipponne a en effet atteint ses plus hauts niveaux jeudi contre dollar depuis l’intervention des banques centrales des pays du G7 il y a deux mois, passant même sous le seuil psychologique des 80 yens pour un dollars à 79,57. Cette nuit, le yen est néanmoins remonté à une parité de 80,40 contre dollar, les investisseurs passant vendeurs de la devise de l’Archipel sur fond de rumeurs d’une nouvelle intervention de la Banque centrale du Japon (BoJ) sur le marché des changes pour contrecarrer son appréciation.

Mais l’heure est à la prudence pour les autorités. Si le ministre des finances japonais, Yoshihiko Noda, a réagi depuis Hanoï pour indiquer qu’il surveillait «très attentivement» les mouvements sur le marché des changes, il a néanmoins estimé que «les conditions de marché sont très différentes de celles qui prévalaient en mars». Selon lui, la principale raison derrière le renforcement du yen est la faiblesse du dollar.

De plus, la volatilité, qui fut l’un des motifs principaux de l’intervention de la BoJ en mars, a très nettement reculé depuis. «La volatilité implicite avant l’intervention de mars était de 17%. Elle est aujourd’hui de 11,7%» note ainsi Marc Chandler, directeur des changes chez Brown Brothers Harriman. Et d’estimer que pour l’heure «la probabilité d’une intervention de la BoJ est assez faible». Seule une hausse sensible de la volatilité implicite, qui indiquerait un mouvement d’achat fort sur le yen et pas une vente de dollars, ferait réagir la BoJ.

Une appréciation du yen pénalise néanmoins très fortement l’industrie manufacturière du pays, déjà très lourdement touchée par les effets du séisme sur la chaine d’approvisionnement. Sous l’effet du tremblement de terre et du tsunami, la production industrielle a baissé de 15,3% en mars, une chute mensuelle record. «Si le mouvement d’appréciation du yen se poursuit, l’économie cale, et le prix des actifs japonais ont une faible rentabilité, la BoJ devrait intervenir une nouvelle fois» estime Jeffrey Young, responsable des changes chez Barclays Capital.

En outre, la BoJ soutient déjà très fortement l’économie du pays comme en témoigne l’envolée de la base monétaire de 23,9% en avril à 121.900 milliards de yens, soit un niveau record, suite aux injections de liquidités massives sur les marchés.

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