La BoE lance une réforme de ses statuts pour restaurer sa réputation

Mise en cause dans le scandale de manipulation des changes, l’institution va créer un nouveau poste de directeur adjoint dédié aux banques de marchés
Patrick Aussannaire

Initialement invité par le Parlement pour dresser son analyse des perspectives de l’économie britannique, le gouverneur de la Banque d’Angleterre (BoE) a également dû répondre aux rumeurs récentes qui mettent en cause l’institution monétaire dans l’affaire de manipulation du marché des changes.

«Il s’agit d’un scandale aussi sérieux que celui du Libor, si ce n’est plus sérieux dans la mesure où il vise le cœur de l’intégrité des marchés», a ainsi reconnu hier Mark Carney devant les parlementaires britanniques.

«Nous ne pouvons sortir de cette affaire avec le moindre doute sur l’intégrité de la BoE» a poursuivi le Canadien. Un nouveau poste de gouverneur adjoint dédié au secteur bancaire et aux marchés sera ainsi créé. «Une des premières tâches de cette personne sera de mener une revue complète de la manière dont nous conduisons l’intelligence de marché», a précisé Mark Carney. Une mesure qui s’inscrira dans le cadre d’un plan global de refonte du système, dont les détails seront révélés le 18 mars. Il s’agira du quatrième gouverneur adjoint de la BoE, les trois autres étant responsables respectivement de la politique monétaire, de la stabilité financière et de la supervision des banques de détail.

La mesure est destinée à préserver la City de Londres. «Notre réputation de premier centre financier est bâtie sur le bon fonctionnement et la transparence des activités», a ainsi alerté Chris Cummings, directeur général du groupe de pression financier «The CityUK» qui a en outre incité les fraudeurs à coopérer avec les autorités pour faire une pleine lumière sur les agissements dont ils sont soupçonnés. Plus de 40% des ordres passés sur le marché international des devises transitaient par Londres en 2013, contre 19% par les marchés américains, selon la BRI.

Or, un membre même de la BoE, soupçonné d’avoir participé à l’échange d’informations sur les ordres de clients avant la fixation quotidienne du taux de référence sur le marché des changes, a rejoint la liste des bannis la semaine dernière. En outre, des sources ont récemment indiqué que les membres de l’autorité auraient été au courant et fermé les yeux sur ces pratiques depuis 2006.

Si, face aux députés, Mark Carney a mis en avant la réactivité apparente de la BoE, qui a lancé une enquête interne, il a témoigné de sa volonté de «renforcer les changements de culture positifs qui ont eu lieu au sein de l’institution».

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