La BNS reste exposée aux revers de fortune des marchés internationaux

Les réserves en devises de la Banque nationale suisse ont chuté de 9,2 milliards de francs suisses (7,5 milliards d’euros) au mois de juin
Patrick Aussannaire

Revers de fortune pour la BNS. Les réserves en devises de la Banque nationale suisse ont baissé plus que prévu de 9,2 milliards de francs suisses (7,5 milliards d’euros) au mois de juin, soit l’équivalent de 1,5% du PIB du pays, pour s’établir à 434,9 milliards. «Un chiffre qui met en lumière les risques associés à l’exposition de la BNS aux marchés internationaux», selon Citigroup qui estime que, si la Fed met ses engagements de réduire progressivement ses rachats d’actifs à exécution, la BNS pourrait enregistrer de nouvelles pertes sur une période prolongée. Des perspectives qui n’ont pas de quoi inciter les autorités à mener une politique d’accumulation des réserves de change.

«Un moyen (si ce n’est le seul) pour la BNS d’enrayer les pertes sur son portefeuille de réserves de change serait de mener une politique durable d’affaiblissement du franc», estime Citigroup. Or, s’il est resté bien au-dessus du taux de change plancher de 1,20 contre euro, en vigueur depuis le 6 septembre 2011, le franc s’est apprécié de 2,7% contre euro et même de 6,3% contre dollar sur un mois, après le plus bas enregistré le 22 mai.

Dans ce contexte, certains économistes se montrent favorables à une hausse du taux plancher. Une solution pas envisagée par le gouverneur de la BNS, Thomas Jordan, qui anticipe une poursuite de l’affaiblissement du franc au cours des prochains trimestres. Depuis mi-juin, la devise a d’ailleurs repris son chemin à la baisse et ainsi cédé 0,8% contre euro et 4,2% contre dollar. Et Citigroup d’anticiper que la BNS pourrait ainsi plutôt opter pour une politique de taux plafond sanctionnant les banques qui détiennent des réserves de change trop importantes, dans le but d’affaiblir le franc. Une mesure qui aurait en outre le mérite de soulager les tensions sur le marché hypothécaire et immobilier.

D’autant que l’inflation a montré des signes d’amélioration, à -0,1% en juin, après être tombée à contre -0,5% en mai et -1,1% en juin 2012. Ce qui donne du temps à la BNS pour envisager un éventuel relèvement du taux de change plancher. L’autorité avait pourtant révisé lors de sa dernière réunion mensuelle son estimation du taux d’inflation à -0,3% sur l’année 2013, contre une prévision de -0,2% en mars dernier, du fait de perspectives économiques moroses. La BNS anticipe une croissance du PIB suisse comprise entre 1 et 1,5% cette année.

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