La BCE va probablement durcir son langage quant aux futures baisses de taux

Jacques Cailloux, chef économiste zone euro chez Royal Bank of Scotland
Violaine Le Gall

L’Agefi: De quelle marge de manœuvre dispose la Banque centrale européenne dans un contexte de dégradation de la conjoncture?

Jacques Cailloux: Techniquement, la BCE a encore 200 points de base de munitions potentielles. En réalité, il semblerait qu’elle soit plus réticente à baisser ses taux vers des niveaux proches de zéro que d’autres banques centrales comme la Fed, la Banque du Japon ou même la Banque d’Angleterre. En effet, la BCE semble inquiète dès à présent de se retrouver prisonnière à des niveaux de taux trop bas alors que les autres banques centrales se focalisent sur la stabilisation de l’économie en premier lieu, reportant à plus tard les considérations de stratégie de sortie de crise. Pour cette raison, la BCE va probablement durcir son langage quant aux futures baisses de taux. En particulier il est peu probable qu’elle passe sous 1,5% tant qu’elle ne sera pas convaincue de scénarios de déflation ou de credit crunch.

Quels sont les outils à la disposition de la Fed pour soutenir le crédit?

La Fed a mis en place une réponse sans précédent face à la crise du crédit. En dehors de sa communication qui a clairement indiqué qu’elle est disposée à garder ses taux d’intérêt bas pour une durée prolongée, elle a adopté un certain nombre de mesures hétérodoxes qui ont entraîné une expansion de son bilan sans précédent. Ben Bernanke a également répété que la Fed pouvait acheter des titres d’Etat mais uniquement dans la mesure où ces opérations d’achats contribueraient à l’amélioration du marché du crédit. En attendant, l’achat de titres de type MBS (mortgage-backed securities) va probablement rester sa stratégie de choix à court terme.

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