La BCE ouvre la porte à une hausse de ses taux directeurs

Jean-Claude Trichet a durci le ton contre les risques inflationnistes dans un entretien accordé au Wall Street Journal. L’euro est remonté à 1,36 dollar
Patrick Aussannaire

Jean-Claude Trichet remet le feu aux poudres. Dans un entretien accordé au Wall Street Journal, le président de la BCE ouvre la porte à une prochaine hausse des taux directeurs. Ces déclarations ont fait remonter l’euro à 1,36 dollar, un plus haut de 2 mois, dans les premiers échanges sur les Bourses asiatiques. Alors que mercredi, Ben Bernanke devrait annoncer le maintien de sa politique d’assouplissement monétaire, le durcissement du discours de Jean-Claude Trichet pourrait accentuer la pression sur les mauvais élèves de la zone, mais renforcer la confiance dans les pays vertueux en termes de politique budgétaire.

La probabilité d’élections législatives anticipées s’est accentuée en Irlande avec la démission du Premier ministre irlandais, Brian Cowen, de la tête du parti au pouvoir et la décision des Verts de se retirer du gouvernement, et au Portugal avec la réélection du président portugais, Anibal Cavaco Silva, alors que l’activité économique devrait se contracter de 1,3% en 2011. Ce qui n’a pas empêché l’euro de retrouver la confiance des investisseurs qui sont passés acheteurs depuis deux mois selon les données du Chicago Mercantile Exchange.

Dans ce contexte, Jean-Claude Trichet a tenu à rappeler que le risque principal serait l’abandon des politiques de réformes budgétaires engagées par les pays européens. «Je ne crois pas au raisonnement simpliste qui suggère qu’une politique budgétaire plus stricte met la croissance économique en péril». Une opinion partagée par la société de gestion GaveKal qui indique que la crise financière a été l’occasion pour les pays de la zone euro de remettre de l’ordre dans leurs finances publiques, contrairement aux Etats-Unis et au Japon, ce qui devrait permettre à la zone de retrouver la confiance des investisseurs à long terme.

A l’instar des pays asiatiques engagés dans un durcissement de leur politique monétaire, Jean-Claude Trichet se dit inquiet de la montée des prix des matières premières, alors que l’inflation est passée au-dessus de l’objectif de la BCE en décembre, à 2,2%. Il évoque en outre pour la première fois depuis la crise, les fameux risques «d’effets de second tour», utilisés jadis pour annoncer une hausse des taux. Le fait nouveau, c’est qu’il ne considère plus l’inflation sous-jacente, qui elle reste sous contrôle à 1,1%, comme un «bon indicateur de prévision de l’inflation future».

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