La BCE juge difficile de trouver un remplaçant à l’Euribor

Créer des indices basés sur les transactions réelles est compliqué alors que les volumes sur le marché des transactions non sécurisées ont baissé
Solenn Poullennec

La Banque centrale européenne (BCE) presse les banques de travailler à l’élaboration de nouveaux taux de référence alors que le Libor et l’Euribor ont été remis en cause après la révélation de tentative de manipulations. L’institution souligne cependant, dans son bulletin mensuel d’octobre, qu’élaborer des taux alternatifs sur la base des transactions réelles est difficile compte-tenu de la baisse des volumes des transactions non sécurisées entre banques.

Aux yeux de la BCE, les taux de référence interbancaires sont «des biens publics» car ils sont déterminants dans la transmission de la politique monétaire et concernent les entreprises et les ménages qui ont des prêts indexés sur ces références. Même si la banque salue les réformes mises en œuvre par l’Euribor-EBF, qui représentent, selon elle, «un pas très important dans la bonne direction», elle considère que l’élaboration d’autres taux de référence basés sur des transactions réelles «améliorerait leur représentativité, leur crédibilité et leur intégrité».

L’exercice de recueil de données de marché mené au second trimestre 2013 avec 59 banques n’a toutefois pas été totalement concluant. «La contraction conjoncturelle et structurelle des volumes sur le marché des transactions interbancaires non-sécurisées limite l’activité aux plus courtes maturités», note la BCE. Les volumes sont concentrés sur des transactions à une semaine, puis à un ou trois mois.

Qui plus est, «le turnover sur ces maturités courtes est limité et soulève des défis pour l’établissement d’un taux de référence purement basé sur les transactions réelles». La BCE travaille donc toujours, avec l’Euribor-EBF, à capturer davantage de transactions pour établir des nouveaux taux de référence vraiment solides.

Dans le même temps, la banque centrale encourage les acteurs de marché à utiliser d’autres références, comme celles représentant le marché des OIS (Overnight Indexed Swaps) ou des transactions sécurisées. Elle doute toutefois que ce type d’outils puisse remplacer les références qui reflètent le coût du financement non-sécurisé pour les banques. Elle enjoint une fois de plus aux banques de participer au panel de l’Euribor et de l’Eonia. Et alors que ces derniers sont désertés par beaucoup d’établissements, elle recommande aux acteurs de se préparer au cas où «la distribution d’un taux de référence d’importance systémique serait déstabilisée».

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