La BCE appliquera trois séries d’examens à quelque 130 banques européennes

D’ici à novembre 2014, les banques se soumettront à une évaluation prudentielle, à une revue de qualité des actifs, et à des tests de résistance
Solenn Poullennec

La Banque centrale européenne (BCE) a dévoilé hier la façon dont elle comptait juger de la santé financière des banques et les inciter à se remettre en ordre avant d’en prendre la supervision en novembre 2014. L’exercice, sans précédent, qui couvrira 85% du système bancaire européen, comportera une phase d’évaluation prudentielle des risques, un examen de la qualité des actifs des banques et des tests de résistance.

La BCE a d’ores et déjà publié une liste indicative de 130 banques dont les bilans pourraient être décortiqués. Outre les grandes banques françaises, l’évaluation de la BCE, concernerait dans l’Hexagone, la Société de financement local issue de Dexia, la chambre de compensation LCH.Clearnet, les captives des constructeurs automobiles, Banque PSA Finance et RCI Banque ainsi que Bpifrance ou la Caisse de refinancement de l’habitat.

La liste définitive établie en fonction de la valeur totale des actifs (supérieurs à 30 milliards d’euros), de leur poids par rapport au PIB (supérieur à 20%) et de l’importance de la banque au niveau national, ne sera fixée qu’en 2014. Ce sont près de 25 établissements financiers qui pourraient être testés en Allemagne ainsi qu’une quinzaine en Italie et en Espagne. Les tests déjà réalisés au niveau national, comme en Espagne, ne dispenseront pas de l’exercice qui sera mené avec le cabinet de conseil Oliver Wyman et les superviseurs nationaux.

L’évaluation prudentielle doit permettre d’évaluer la liquidité, le niveau de levier et l’accès au financement des établissements. La méthodologie élaborée par les régulateurs nationaux et la BCE sera largement utilisée lorsque la BCE sera devenue superviseur européen. La revue de qualité des actifs, elle, se fera sur les bilans au 31 décembre 2013. Elle se concentrera sur les parties qui sont jugées les plus risquées et pourra conduire à modifier la pondération des actifs, précise la BCE.

Le fonctionnement des stress tests, menés en commun avec l’EBA, doit encore être détaillé. Cependant, le seuil de 8% de common equity tier 1 comparé aux actifs pondérés du risque servira de référence. Les résultats de l’exercice devront conduire les banques les plus fragiles à renforcer leur capital, notamment via des appels aux marchés. Si les sources privées de capital ne sont pas suffisantes, la BCE souligne que le secteur public pourra être appelé pour assurer la stabilité financière. D’où l’importance d’avoir mis en place des pares-feux publics.

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