La banque privée Lombard Odier va scinder ses back-offices informatiques

Le groupe suisse va aussi doubler son activité de sous-traitance en devenant l’opérateur du luxembourgeois KBL epb.
Amélie Laurin

Lombard Odier va donner une nouvelle dimension à sa division de services informatiques. «Nous avons l’intention de la séparer de notre activité bancaire, annonce à L’Agefi Alain Picquet, directeur technologies et infrastructure bancaire du groupe suisse de gestion privée. Notre plate-forme aura une identité juridique indépendante en 2016 et la banque Lombard Odier en deviendra cliente, au même titre que les banques externes qui l’utilisent déjà aujourd’hui.» Le responsable reste en revanche discret sur l’actionnariat futur de cette société de services de «front to back», d’outils de relations clients et d’achat et vente de titres.

En parallèle, le groupe suisse va doubler son activité de sous-traitance de back-offices en devenant d’ici à 2017 le prestataire de KBL epb. La banque privée luxembourgeoise, qui a annoncé ce contrat hier, totalise 44 milliards d’euros d’encours à fin décembre. Soit autant que les 50 milliards de francs suisses (41 milliards d’euros) des actuels clients tiers du groupe genevois (de petites banques privées suisses et le belge Petercam). Lombard Odier affiche de son côté 116 milliards de francs d’actifs en gestion privée.

«La loi luxembourgeoise impose de créer une entité régulée de mise à disposition d’infrastructures bancaires, explique Alain Picquet. Elle va d’abord travailler pour Lombard Odier Luxembourg SA et ses filiales au Royaume-Uni, en France, en Belgique, aux Pays-Bas et en Espagne. Puis elle débutera ses opérations pour KBL epb en 2016.» Le groupe suisse reprendra une soixantaine de salariés de KBL epb et sa plate-forme au Grand-Duché devrait compter une centaine de personnes en 2017, puis de 200 à 250 en 2019.

Face à la remise en cause du secret bancaire suisse et à la pression sur les marges, «l’informatique est un métier que la banque souhaite développer en soi, justifie Alain Picquet, dans une période de transition pour les banques privées qui doivent repenser leur business model et se concentrer sur la gestion des actifs et les relations avec leurs clients».

L’initiative de Lombard Odier fait écho à celle du français Oddo & Cie, qui a créé des filiales de services au Luxembourg et à Zurich. Précurseur, le Crédit Agricole opère à Lausanne pour le compte d’une vingtaine de petits établissements suisses.

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