La Banque du Japon fait un petit geste pour relancer l’activité

L’annonce du doublement de la taille des facilités de crédit allouées aux banques du pays a entraîné un recul du yen et un rebond du Nikkei
Patrick Aussannaire

Face à l’essoufflement de la reprise de l’activité au Japon, qui s’accompagne d’une remontée du yen et d’une baisse du marché actions depuis le début de l’année, la BoJ tente de ranimer la flamme qui avait bâti son succès en 2013. A l’issue de sa réunion mensuelle, la banque centrale nippone a décidé de doubler le montant des facilités spéciales de crédit alloué aux banques du pays, et de les prolonger d’une année à partir du mois prochain.

Des mesures qui «vont inciter davantage les institutions financières et stimuler la demande de crédits des entreprises et des ménages, dans le but de renforcer les fondations de la croissance économique», espère la BoJ.

Ce programme, conçu par le précédent gouverneur Massaki Shirakawa et proche du programme «Funding for Lending» mis en place par la BoE, comporte un volet destiné à stimuler l’offre de crédit, et un autre tourné vers la demande. Le montant total des facilités spéciales de crédit atteindra ainsi 18.000 milliards. La taille des facilités allouées aux banques dans le cadre du fonds de soutien à la croissance sera portée à 7.000 milliards de yens, et les prêts seront disponibles sur une durée de 4 ans à un taux fixe de -0,1%. Chaque institution financière pourra désormais emprunter 1.000 milliards, contre 150 milliards précédemment.

Le montant des prêts accordés par les banques japonaises a progressé à un rythme annuel de 2,3% à la fin du mois de janvier, selon les derniers chiffres de la BoJ. «En supposant que les 3.500 milliards de yens supplémentaires fournis par la BoJ soient entièrement transmis sous forme de crédit par les banques, alors la croissance annuelle des prêts bancaires pourrait être augmentée de 0,7 point», estime CA CIB. La banque reconnaît néanmoins que le problème est plus d’inciter les entreprises à utiliser leurs excédents de trésorerie que de stimuler la demande de crédit.

Ces mesures provoqueront une augmentation du bilan de la BoJ d’environ 20.000 milliards de yens, selon Citigroup. «Une décision technique et non monétaire» selon Citigroup qui a entraîné hier une baisse du yen de 1% contre dollar et contre euro, et un rebond du Nikkei de 3,1%. Si l’objectif de base monétaire pour fin 2014 a été maintenu à 270.000 milliards de yens, les économistes attendent une rallonge des rachats d’actifs de la BoJ après la hausse du taux de TVA, en juin ou juillet.

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