
La Banque d’Australie choisit l’assouplissement monétaire pour soutenir la croissance
La Banque centrale australienne (RBA) vient de réduire par surprise son taux directeur à un nouveau plus bas historique pour tenter de faire baisser le dollar australien et soutenir l’économie. Le taux au jour le jour sur le marché monétaire a ainsi été abaissé de 25 points de base à 2,75%.
Le gouverneur de la banque centrale a justifié cette première baisse depuis décembre 2012 en notant que la croissance australienne était «un peu sous la tendance» à la fin de l’année 2012 et qu’elle l’est toujours au début de l’année 2013. Glenn Stevens fait aussi valoir que la demande de crédit est contenue et que le taux de chômage a «un peu augmenté». En 2012, la croissance est ressortie à 3,6% mais elle devrait ralentir à 3% en 2013, selon les prévisions du Fonds monétaire international (FMI). Quant au chômage, il atteignait 5,5% à la fin du mois de mars.
Le gouverneur de la RBA assure qu’il importe de soutenir «une croissance soutenable», alors que les investissements dans le secteur minier, qui ont porté l’économie australienne pendant des années, devraient arriver à leur pic en 2013. Il souligne par ailleurs que «le taux de change a peu évolué et est resté à des niveaux historiquement hauts au cours des dix-huit derniers mois, ce qui est inhabituel compte tenu de la baisse des prix à l’export et des taux d’intérêt».
La banque centrale australienne a ramené son taux directeur de 7,25% à 3% au moment de la crise financière. Après l’avoir augmenté de fin 2009 à fin 2010 jusqu’à 4,75%, elle l’a régulièrement abaissé à partir de novembre 2011. Depuis cette date, le cours du dollar australien est cependant resté la plupart du temps au-dessus de 1 dollar américain. Après l’annonce surprise de mardi dernier, la devise s’est cependant affaiblie légèrement (-0,8%) face au billet vert à 1,0163. Pour Steven Englander, stratégiste change chez Citi, le dollar australien devrait dériver à la baisse plutôt que chuter brutalement.
«Sachant que la politique monétaire est très accommodante et que les baisses des taux fonctionnent, nous pensons que la banque centrale devrait adopter le statu quo pour le reste de l’année», estiment les économistes de Barclays. D’autres parient cependant sur un prochain assouplissement. Une mesure d’autant plus crédible que la banque centrale dit n’avoir utilisé qu’une partie de la marge de la manœuvre que lui laisse l’inflation, un peu plus faible qu’attendu, à 2,5%.
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Espionnage et financements européens : un chercheur russe sous surveillance à Vienne
Vienne - Depuis des années, un chercheur russe travaille en Autriche pour un institut international bénéficiant de fonds européens, après avoir collaboré avec une fondation soupçonnée d’espionnage et sanctionnée par l’UE. C’est ce qu’a révélé un grand quotidien du pays, sans que cela ne provoque le moindre remous. Dmitry Erokhin exerce à l’Institut international pour l’analyse des systèmes appliqués (IIASA), fondé pendant la Guerre froide afin de favoriser les échanges scientifiques entre Est et Ouest, et sis dans un château non loin de Vienne. Le jeune homme publie depuis 2019 des analyses sur la navigation dans l’Arctique, les investissements chinois en Europe de l’Est, l’impact de la fausse information ou le complotisme. Il a cosigné des travaux notamment avec trois autres chercheurs de l’IIASA, tous formés en Russie, selon les informations qu’ils ont partagés sur les réseaux sociaux. Mais d’après Der Standard, il a également été lié à la fondation Pravfond, soupçonnée de financer des projets de désinformation et la défense de suspects d’espionnage. Point de contact Le journal a publié un article à ce sujet en mai, dans le cadre d’une enquête internationale coordonnée par l’Organised Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP), un consortium de journalistes. Il affirmait notamment que M. Erokhin avait dirigé de 2022 à 2024 une association dédiée à «la promotion des valeurs culturelles, juridiques et humaines en général», et logée à la même adresse que l’Institut culturel russe à Vienne. M. Erokhin a utilisé cette association comme «point de contact» pour fournir une aide juridique à la diaspora russe en Autriche et Pravfond l’a rémunéré, selon le journal qui cite des courriels et documents internes transmis à la télévision danoise DR. Un mois plus tôt, en avril, la cour des comptes de l’Union européenne déplorait l’absence de contrôles pour s’assurer que les entités financées avec des fonds européens respectent les valeurs de l’UE. Selon son rapport 2024, l’IIASA a bénéficié d’un peu plus de 19 millions d’euros en contrats et subventions, dont une partie, qui n’est pas précisée, provient de l’UE. Le ministère autrichien des Affaires étrangères a confirmé que M. Erokhin «disposait toujours d’un visa valide», le gouvernement «n"ayant aucune information de la part de la police» l’incriminant. L’affaire ne fait pas grand bruit. Et pour cause: en Autriche, les faits reprochés à ce chercheur, s’ils sont allégués, ne sont pas interdits par la loi. Car l’espionnage y est légal, quand il n’est pas opéré «au détriment de l’Autriche». Ce qui n’est pas le cas dans tous les pays européens. En Allemagne et au Royaume-Uni, des condamnations ont été prononcées contre des informateurs de Moscou. Au Danemark, une Russe a été arrêtée suite aux révélations du groupe audiovisuel public DR dans le cadre de l’enquête de l’OCCRP. Interrogé par l’AFP, l’IIASA a affirmé avoir diligenté une «enquête interne» suite aux informations du Standard, qui pouvaient supposer un possible conflit d’intérêt, ce qui serait contraire à son règlement. «L’IIASA n’a trouvé aucune preuve d’acte répréhensible de la part» du chercheur russe, «actuellement toujours employé», selon une porte-parole. «Il a nié toute implication» avec Pravfond et a «l’intention d’entreprendre une action en justice», a-t-elle ajouté. Der Standard a confirmé à l’AFP avoir reçu une lettre d’avocat exigeant de retirer le nom de M. Erokhin de son article en ligne, mais «pas de plainte». «Nous ne voyons aucune raison de modifier notre reportage», a précisé le quotidien. Contacté, Dmitry Erokhin n’a pas répondu à l’AFP. «Nouveaux délits» Ces dernières années, des scandales d’espionnage au profit de la Russie ont terni la réputation de Vienne auprès des services de renseignement occidentaux et le pays veut légiférer. Dans son programme de coalition, adopté cette année, le gouvernement dirigé par les conservateurs a prévu «de créer de nouveaux délits d’espionnage», sans préciser s’il comptait interdire l’espionnage au détriment d’autres États. Neutre depuis 1955 bien qu’elle ait dénoncé l’invasion russe de l’Ukraine, l’Autriche, qui se veut une terre de dialogue, subit les tensions internationales fragilisant des structures comme l’IIASA. L’Institut compte 19 Etats membres et une entité regroupant des pays d’Afrique sub-saharienne, et la coopération est de plus en plus difficile. Ses plus de 500 chercheurs viennent notamment d’Ukraine, de Russie, d’Israël ou d’Iran. L’IIASA n’a plus le droit, en raison des sanctions, de collecter la participation russe, même si le pays en reste membre. La contribution américaine a baissé, «ce qui laisse» selon une porte-parole un «déficit budgétaire important» nécessitant des économies «immédiates», comme des «baisses volontaires de salaire». Blaise GAUQUELIN © Agence France-Presse -
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