La banque centrale sud-coréenne poursuit son assouplissement monétaire

Les effets négatifs sur l’activité du syndrome respiratoire du Moyen-Orient et de la chute du yen l’ont conduit à baisser ses taux à 1,5%.
Patrick Aussannaire

Les conséquences de la propagation du coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (Mers) et la chute du yen sur l’activité sud-coréenne ont contraint la banque centrale (BoK) à baisser son taux de refinancement à 7 jours de 25 points de base (pb) pour la quatrième fois depuis août 2014. Si, à 1,5%, il est à son plus faible niveau historique, «les taux d’intérêt réels ajustés du niveau d’inflation restent encore largement supérieurs à leurs niveaux de début 2009», ajoute RBS.

La baisse des taux et le recul de l’inflation à un niveau proche de zéro n’ont pas empêché le rendement des obligations à 10 ans de se tendre de 46 pb depuis mi-avril à 2,53%, alors que le consensus les voit même atteindre 2,67% en fin d’année. Le taux 2 ans est lui resté stable autour de 1,7%. «L’effet de contagion lié aux tensions sur les rendements américains a jusqu’ici dépassé l’impulsion baissière imprimée par les taux sud-coréens», explique ING.

La BoK a réitéré ses inquiétudes quant au renforcement du won sur les exportations. «L’économie sud-coréenne est très sensible au yen, et tente de lutter contre une appréciation excessive de son taux de change effectif», confirme SG CIB. Or, la devise s’est appréciée contre yen de 40% depuis mi-2012, quelques mois avant le lancement d’une politique ultra accommodante au Japon, et de 10% ces douze derniers mois. Elle a néanmoins reculé de 10% contre dollar.

«Les inquiétudes sur les effets du Mers fournissent un argument supplémentaire aux mesures d’assouplissement monétaires et budgétaires», estime SG CIB qui prévoit l’annonce d’autres mesures de relance avant la fin du mois. Le ministre des finances a déjà annoncé hier le déblocage de 320 millions d’euros en subventions et baisses d’impôts pour soutenir les PME les plus touchées par le virus, notamment dans le secteur du tourisme.

Tout en fermant la porte à de nouvelles baisses de taux, le gouverneur de la BoK, Lee Ju Yeol, a évoqué une possible nouvelle réduction de ses prévisions de croissance du PIB, actuellement à 3,1% pour 2015, à 2,8%, selon Barclays. La croissance a ralenti à un rythme de 2,5% au premier trimestre, après 2,7% au trimestre précédent. Lee Ju Yeol a également plaidé pour des réformes structurelles et des mesures de contrôle de la dette des ménages.

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