La banque centrale irlandaise défend son soutien au secteur bancaire

Toute perte éventuelle liée au collatéral reçu des banques sera couverte, a assuré le ministère des Finances
Antoine Duroyon
Photo: Bloomberg
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La banque centrale irlandaise n’est pas fragilisée par son aide apportée au secteur bancaire. C’est le message qu’ont voulu faire passer hier les autorités lors de la présentation du rapport annuel de l’institution. A la fin de l’année dernière, les banques domestiques avaient reçu 49,5 milliards d’euros dans le cadre d’une facilité de liquidité d’urgence (ELA), distincte des opérations de la BCE. En contrepartie de ce coup de pouce, la banque centrale a reçu de la part des établissements bancaires du collatéral sous la forme de titres de dette souveraine ou d’autres instruments financiers. Dans un article publié la semaine dernière, l’hebdomadaire allemand Der Spiegel mettait en doute la qualité de ces actifs obtenus en garantie.

«Comme pour les procédures concernant des actifs éligibles au collatéral à la BCE, des décotes/rabais (jusqu'à 80%, ndlr) ont été appliqués de manière à s’assurer que la banque centrale n’aurait à subir aucune perte dans le cadre d’un défaut», a rappelé l’institution. Elle a par ailleurs indiqué avoir reçu du ministère des Finances la garantie formelle qu’un éventuel déficit lors de la liquidation du collatéral sera couvert. Alors que le bilan de la banque centrale a gonflé de près de 80 milliards d’euros en 2010, son gouverneur, Patrick Honohan, est revenu sur «l’urgente nécessité de restaurer la stabilité du système bancaire irlandais en identifiant et en comblant les lourdes pertes de crédit provoquées par la bulle immobilière».

Il s’est par ailleurs félicité des tests de résistance menés sur les principales banques irlandaises en collaboration avec BlackRock Solutions. Les résultats d’une nouvelle mouture de ces tests concernant Anglo Irish Bank et Irish Nationwide sont d’ailleurs attendus aujourd’hui. Patrick Honohan a dit s’attendre à ce qu’ils «ne fassent pas les gros titres». La situation des deux banques nationalisées, en voie de liquidation, ne devrait pas justifier d’injection de capitaux supplémentaires au-delà des 34 milliards d’euros déjà engloutis. Mettant en avant un secteur bancaire restructuré autour de deux piliers, le gouverneur de la banque centrale estime que le pays s’oriente dans la bonne direction et promet que «les conditions de marché s’amélioreront». Un optimisme de façade partagé avec le ministre des Finances, Michael Noonan. Ce dernier a «catégoriquement» exclu l'éventualité d’un deuxième renflouement l’an prochain.

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