
La banque centrale d’Australie surprend les marchés en observant le statu quo
La Banque centrale australienne a décidé ce matin de laisser son taux directeur inchangé à 3,25%. Une décision surprise puisque prévue par seulement sept des 27 économistes interrogés par Bloomberg, alors que les vingt autres tablaient sur une nouvelle baisse des taux de 25 points de base. Les prix du minerai de fer ont rebondi de près de 40% depuis le plus bas atteint le 5 septembre dernier après le lancement par la Chine de projets d’infrastructures routières et de transports urbains. «Les données récentes montrent un rebond légèrement plus fort qu’attendu de l’inflation, même si elle reste dans la fourchette cible» s’est justifié le gouverneur de la Reserve Bank of Australia (RBA), Glenn Stevens.
«La faiblesse des taux dans nombre d’autres pays ne devrait pas être perçue comme une bonne chose ou un exemple dont il faudrait s’inspirer. Cela reflète les conditions économiques difficiles de ces pays» avait d’ailleurs déclaré la semaine dernière Philip Lowe, un des membres de la RBA. Les derniers chiffres sont d’ailleurs positifs. Les ventes de détail ont rebondi plus fortement que prévu de 0,5% en septembre, après une hausse de 0,3% en août, et le déficit extérieur s’est réduit de manière plus forte qu’attendu pour revenir à 420 millions de dollars australiens après 1,46 milliard en août. «Les risques sont devenus plus équilibrés» estime Citigroup. Au premier semestre, l’activité a résisté avec une croissance du PIB à 4%.
Ce matin, le dollar australien gagnait 0,6% contre le billet vert à 1,0426. Une force de la devise qui pèse sur l’emploi, avec un taux de chômage qui a grimpé à son plus haut niveau depuis deux ans et demi en septembre à 5,4%. Depuis quatre ans, l’appréciation de la devise australienne atteint 56% contre le billet vert et a contribué à la perte de 37.00 emplois dans le secteur manufacturier sur les deux dernières années et de 70.000 emplois dans la construction en un an, malgré une hausse des prix immobilier de 0,3% au troisième trimestre, après 0,6% au deuxième.
Pourtant, les chiffres des réserves de la banque centrale publiés par la presse locale récemment semblent indiquer que cette dernière est intervenue sur le marché des changes pour enrayer la hausse de la devise, qui ne s’est renforcée que de 1% depuis la dernière réunion de la RBA le 2 octobre dernier. Les réserves en devises étrangères auraient ainsi explosé à 863 millions de dollars australiens sur les seuls mois d’août et septembre, alors qu’elles n’étaient que de 150 millions sur l’ensemble de l’année 2009.
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La Cour des comptes inquiète de la santé financière d'EDF
Paris - La Cour des comptes en France s’inquiète des perspectives financières de l'énergéticien public EDF, appelant à «une répartition claire de l’effort financier» entre Etat, EDF et clients, dans un rapport adressé à la commission des finances de l’Assemblée nationale et consulté mardi par l’AFP. Dans ce rapport, d’abord révélé par le média Contexte mardi, l’institution chargée de contrôler le bon usage des deniers publics observe qu’EDF est «confronté à d’importantes incertitudes sur sa capacité de financement à long terme», alors qu’il fait face à des besoins d’investissement atteignant 460 milliards d’euros entre 2025 et 2040. Dans ce contexte, «le modèle de financement d’EDF devrait, pour préserver une trajectoire financière soutenable pour le groupe, être défini à partir d’une répartition claire de l’effort financier entre l'État, désormais actionnaire unique, EDF et les clients finaux», estiment les magistrats. Dans le détail, EDF prévoit d’allouer 90 milliards d’euros à la maintenance et la prolongation du parc nucléaire existant, 115 milliards d’euros pour la construction de 14 EPR 2 (dont 75 pour les six premiers), 15 milliards d’euros pour le parc hydraulique ou encore plus de 100 milliards d’euros sur le réseau d’Enedis, gestionnaire du réseau de distribution d'électricité. Dans le même temps, la rentabilité d’EDF va être davantage exposée «aux aléas d'évolution des prix de marché de l'électricité», avec la fin du système régulé dit Arenh, prévue fin 2025. EDF entend remplacer ce système par des contrats de moyen et long terme avec les fournisseurs d'électricité et les entreprises, dont les industriels très énergivores. La Cour des comptes note par ailleurs que la capacité d’EDF à investir va être conditionnée «par les performances opérationnelles du parc nucléaire et la réussite de la prolongation de sa durée de vie». L’instance préconise alors de «fixer, préalablement à la décision finale d’investissement du programme des EPR2, les modalités de partage des risques entre l'État et EDF». Le devis final d’EDF sur son programme EPR2 doit être connu à la fin de l’année. La Cour des comptes appelle également à préciser la politique de dividendes qui sera appliquée à EDF et préconise au groupe de «procéder à une revue stratégique des investissements, participations et filiales». Des cessions, totales ou partielles, de participations et filiales constitueraient «un levier de financement du programme d’investissements du groupe» notamment «dans des scénarios de prix les plus défavorables», argumentent les magistrats de la Cour des comptes. Depuis son arrivée début mai, le PDG d’EDF Bernard Fontana a déclaré vouloir donner la priorité aux investissements et actifs (nucléaires, renouvelables, etc.) en France alors que le groupe doit répondre à un vaste programme de relance du nucléaire voulu par l’Etat français. Lors d’une audition le 30 avril 2025 devant les députés français, il avait notamment déclaré: «Pour que l'équation tienne, il faudra, selon moi, donner la priorité aux investissements en France et être attentif à la rentabilité et au partage des risques pour les engagements à l’international». «Des cessions pourraient être envisagées, alors qu’EDF s’engage dans un programme historique d’investissements», avait-il encore indiqué. © Agence France-Presse -
Le Medef annonce « un énorme meeting » patronal dans un contexte de « théories dangereuses »
Paris - Le président du Medef Patrick Martin a annoncé mardi l’organisation «dans quelques jours» d’un «énorme meeting» du patronat, dans un contexte de «théories dangereuses», comme la proposition de taxe Zucman, mais sans vraiment consulter ses pairs, comme l’U2P qui n’y assistera pas. «Nous organiserons, toutes organisations patronales confondues, un énorme meeting dans quelques jours pour dire positivement, joyeusement, ce que nous sommes et ce que nous sommes fiers d'être», a lancé mardi matin M. Martin lors de l'évènement BIG organisé par la banque publique d’investissement Bpifrance. Le dirigeant de la première organisation patronale française avait prévenu mi-septembre d’une «grande mobilisation patronale» si les impôts augmentaient, dans le cadre du projet de budget 2026. Le Medef, interrogé par l’AFP sur la date et le lieu du meeting, n’a donné aucun détail. Amir Reza-Tofighi, président de la CPME, deuxième organisation représentative des entreprises, n’a pas pu non plus donné à l’AFP de précisions sur l'évènement. Il a confirmé cependant «qu’il y a actuellement une colère des chefs d’entreprises qui ont l’impression d'être caricaturés dans le débat public». «Nous ne souhaitons pas ajouter de la tension à la tension actuelle, mais nous avons des discussions pour qu’en fonction des arbitrages budgétaires qui seront pris, il y ait une prise de parole forte et collective des organisations patronales», a-t-il ajouté sur un ton prudent. «Panache blanc» Michel Picon, le président de la troisième organisation patronale, l’U2P (entreprises de proximité) ne se rendra pas pour sa part à un tel rassemblement. Il reproche au président du Medef de n’avoir pas «pris soin que ses partenaires ne découvrent pas cette annonce dans la presse». C’est «ralliez-vous à mon panache blanc», a-t-il estimé auprès de l’AFP. Sur le fond, il a vu dans l’initiative «une erreur magistrale: ce n’est pas le moment, il ne faut pas donner l’impression que le monde de l’entreprise est opposé à celui du travail», a-t-il indiqué. Avec «la pagaille» actuelle, en l’absence notamment de gouvernement et de budget, et dans un contexte de grandes manifestations, «les patrons ne vont pas en rajouter pour dire on ne nous touche pas alors qu’il va bien falloir que tout le monde fasse un effort», a ajouté le président de l’U2P. MM. Martin, Reza-Tofighi et Picon sont attendus ensemble, mercredi après-midi à Matignon, pour un rendez-vous avec le Premier ministre Sébastien Lecornu. «Zucmania» Le thème de la taxation des Français les plus riches, parmi lesquels forcément des chefs de grandes entreprises, est au cœur des débats entre Sébastien Lecornu et le Parti socialiste, qui peut lui éviter une censure sur le texte primordial du budget. M. Martin a observé que «circulent, avec un niveau de décibels extrêmement élevé, certaines théories dangereuses pour nos entreprises», allusion en particulier à la proposition de taxe Zucman, qui consisterait à imposer à 2% minimum par an le patrimoine, y compris professionnel, des 1.800 Français les plus riches. «Moi, je ne sais pas danser la Zucmania, et je n’ai pas l’intention de m’y adonner», a-t-il lancé. Dans Le Figaro mardi, le coprésident du Meti (mouvement des entreprises de taille intermédiaire, les ETI), Frédéric Coirier, indique soutenir la démarche du Medef. Mardi, le Meti avait accusé la taxe Zucman d'être «une tueuse d’ETI». Patrick Martin a jugé que présenter les patrons comme «des actionnaires assoiffés de dividendes et indifférents à l’intérêt général» était «une contre-vérité», soulignant que les entreprises du Medef, qui ont au total 12 millions de salariés, soutiennent l’intérêt général et doivent le faire savoir. Dans cette veine, l’Afep, l’association française des entreprises privées, lobby qui représente plus de 110 grands groupes privés, présentera mercredi à la presse sa «contribution économique et sociale» chiffrée au pays en 2024. Odile DUPERRY © Agence France-Presse -
Wall Street marque une pause après une série de records
Washington - La Bourse de New York a terminé en baisse mardi, digérant un discours du président de la banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, tout en encaissant des prises de bénéfices après une pluie de records. Le Dow Jones a perdu 0,19%, l’indice Nasdaq a reculé de 0,95% et l’indice élargi S&P 500 de 0,55%. «Le marché a eu une réaction modérée aux commentaires de Jerome Powell aujourd’hui», observent les analystes de Briefing.com, une semaine après que la Fed a procédé à sa première baisse des taux depuis décembre 2024, d’un quart de point de pourcentage. Le président de la Réserve fédérale américaine a mis en garde mardi contre des baisses «trop soutenues» des taux directeurs, qui feraient déraper l’inflation. Selon lui, les taux d’intérêt sont actuellement «au bon niveau pour réagir aux évolutions économiques potentielles». Si elle les baisse davantage, la Fed risque d’amplifier l’inflation. Si elles les maintient durablement à ce niveau, certains estiment qu’elle pourrait freiner encore les embauches, déjà atones. Les investisseurs scruteront donc vendredi la publication de l’indice PCE, mesure d’inflation privilégiée par l’institution monétaire. Le marché «s’attend à ce que l’inflation sous-jacente (hors prix volatils de l’alimentation et de l'énergie, ndlr) accélère d’une année sur l’autre», commente auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA. «Une accélération plus marquée qu’attendu pourrait être déconcertante, mais cela ne déclenchera pas forcément une vague de ventes massives» à Wall Street, ajoute l’analyste. Toujours côté indicateurs, les indices PMI Flash manufacturier et de services aux Etats-Unis ont montré que «l’activité économique a légèrement ralenti» au mois de septembre, selon Jose Torres, d’Interactive Brokers. Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à échéance dix ans se détendait vers 20H25 GMT à 4,11%, contre 4,15% à la clôture lundi. Côté entreprises, «les capitalisations géantes ont connu des prises de bénéfices considérables» après une hausse la veille, remarquent les analystes de Briefing.com. La place américaine a été poussée lundi par l’annonce d’un investissement de 100 milliards de dollars du géant des puces électroniques Nvidia dans la construction de centres de données pour OpenAI. Après son bond de la veille, Nvidia a perdu mardi 2,82% à 178,43 dollars. Le reste des «Sept Magnifiques», le surnom donné aux grands noms du secteur technologique, ont aussi terminé dans le rouge, à l’instar du Microsoft (-1,01%), de Apple (-0,64%), de Amazon (-3,04%) ou encore de Meta (-1,28%), la maison-mère de Facebook. Autre grand nom du secteur des semiconducteurs, Micron a progressé de 1,09% à 166,41 dollars avant la publication de ses résultats à la clôture de Wall Street. L’avionneur Boeing (+2,01% à 216,34 dollars) a profité de la commande par Uzbekistan Airways d’une vingtaine de Boeing 787 Dreamliner, la plus importante de l’histoire de la compagnie aérienne. L’entreprise spatiale américaine Firefly Aerospace a nettement chuté (-15,31%) après des résultats trimestriels considérés comme décevants. Le groupe avait été acclamé lors de son introduction en Bourse au mois d’août. Nasdaq © Agence France-Presse