La baisse des taux chinois laisse craindre un coup de froid économique

Les analystes voient dans cette deuxième intervention en l’espace d’un mois le signe d’une prochaine annonce d’indicateurs économiques mitigés
Krystèle Tachdjian

Bis repetita. Pour la deuxième fois en un mois, la Banque centrale chinoise (PBoC) a baissé ses taux d’intérêt afin de tenter d’endiguer le ralentissement de la deuxième économie mondiale. Comme ce fut déjà le cas le 7 juin, l’institution a pris de court les observateurs en annonçant une réduction de son taux de prêt à un an de 31 points de base à 6%, et en abaissant le taux de la rémunération des dépôts à un an de 25 points de base à 3%. Cette décision intervient le même jour que la réduction des taux de la BCE, et le nouvel assouplissement de la politique monétaire de la Banque d’Angleterre.

Pékin cherche avant tout à «stimuler la croissance en dopant les prêts bancaires», ont réagi les analystes de Crédit Agricole CIB. Les établissements de crédit vont en effet pouvoir prêter jusqu’à 30% moins cher que le taux directeur contre 20% auparavant. Ce taux était déjà passé de 10% à 20% au début du mois.

Les analystes de la Société Générale voient dans la nouvelle intervention du grand argentier chinois «le signe d’une grande inquiétude sur l’état de l’économie» du pays. Pékin doit publier la semaine prochaine une batterie d’importants indicateurs économiques, PIB, inflation, balance commerciale et investissements qui pourraient ainsi se révéler inférieurs aux attentes.

Pour le deuxième trimestre, la communauté financière s’attend déjà à un nouveau ralentissement de l’économie, ce qui signerait le sixième trimestre de baisse consécutif. Sur les trois premiers mois de l’année, la croissance était de 8,1% par rapport à la même période de 2011, ce qui représente la progression la plus faible de l’activité depuis trois ans. Pour le deuxième trimestre, les économistes interrogés par Reuters anticipent même une croissance de 7,6%, ce qui serait la moins bonne performance de l’économie chinoise depuis le début de la crise financière en 2008-2009.

Un temps évoquée, l’idée d’un plan de relance massif a été écartée il y a quelques semaines. Pour encourager le crédit, la Banque centrale chinoise a par le passé abaissé le taux des réserves obligatoires en novembre, février et mai derniers de 150 points de base, à 20%. Mais la distribution de crédit était restée faible.

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