
Invesco remanie son état-major

Invesco va changer de président directeur général, a annoncé, ce mercredi, la société de gestion américaine cotée en Bourse. Marty Flanagan, en poste depuis 2005, va quitter la tête d’Invesco le 30 juin prochain. L’actuel senior managing director et directeur pour les Amériques, Andrew Schlossberg, lui succédera dans les fonctions de président et directeur général d’Invesco. Marty Flanagan poursuivra une mission de conseil en tant que président émerite jusqu’au 31 décembre 2024. Il était entré chez Invesco en 2005 après 19 ans passés au sein de Franklin Resources (maison-mère de Franklin Templeton) dont une en tant que co-directeur général. Son successeur, Andrew Schlossberg, a, lui, rejoint Invesco en 2001, ayant occupé plusieurs postes exécutifs dont ceux de responsable de la région Europe, Moyen-Orient et Afrique, de la distribution retail aux Etats-Unis et de responsable des ETF. Doug Sharp, responsable de la région EMEA, verra ses responsabilités actuelles étendues puisqu’il dirigera également les activités d’Invesco pour les Amériques. En outre, il sera en charge des ETF, des comptes gérés séparément et des fonctions digitales de la société de gestion au niveau international. Invesco a aussi annoncé le départ de son responsable des investissements, Greg McGreevey. Il est remplacé par deux co-directeurs des investissements et managing directors, à savoir Stephanie Butcher, directrice des investissements EMEA, et Tony Wong, responsable mondial des investissements obligataires. Greg McGreevey conseillera le duo jusqu’au 31 mars 2023. Un mandat mouvementé Durant ses 18 ans à la tête d’Invesco, Marty Flanagan aura fait progresser les encours de la société de 400 milliards à 1.409 milliards de dollars (au 31 décembre 2022). Pour y parvenir, il a entre autres misé sur le développement d’Invesco et ses marques à l’étranger ainsi que sur les opérations de croissance externe. Ainsi, sous sa présidence, Invesco a racheté l’activité de gestion d’actifs retail de Morgan Stanley en 2009, dont Van Kampen Investments, et la société de gestion indienne Religiare en 2016. En 2017, la firme a réalisé un double coup en faisant l’acquisition du fournisseur de fonds indiciels cotés (ETF) Source puis de l’activité ETF de Guggenheim Partners. L’année 2018 a constitué un autre tournant de la présidence de Marty Flanagan avec d’abord l’intégration des différentes marques d’Invesco dont Powershares, Perpetual et Trimark puis l’acquisition d’Oppenheimer Funds. Ces opérations ont donné lieuà la suppression d’au moins 1.300 emplois. Cette période a été difficile pour Invesco qui a été confronté à un effondrement brutal de son cours de 38 dollars à environ 7 dollars entre janvier 2018 et mai 2020. Début 2020, la firme s'était engagée dans une revue de ses activités pour se repositionner face aux défis de la gestion d’actifs. Une revue qui a notamment résulté dans la rationalisation des filiales d’Invesco en Europe. Les années Trian et le mariage avorté Durant les dernières années de son mandat, Marty Flanagan a dû composer avec Nelson Peltz et Ed Garden, deux fondateurs et dirigeants du hedge fund activiste Trian, entrés en octobre 2020 au conseil d’administration d’Invesco. Ils l’ont quitté en février 2022 après une nette amélioration de la marge opérationnelle et du cours de Bourse de la société sur la période. Leur présence au conseil d’administration avait ravivé les rumeurs d’un grand mariage dans la gestion d’actifs américaine, Trian siégeant aussi au conseil d’administration de Janus Henderson.Ce grand mariage aurait pu être celui d’Invesco avec State Street. Des discussions s’étaient tenues en 2021 sans déboucher sur une opération de consolidation. Marty Flanagan va céder la tête d’Invesco après un cru 2022 difficile. Sur un an glissant, les encours de l’entreprise d’Atlanta sont en baisse de 12,5%, le résultat net ajusté en repli de 55,5% et sa marge opérationnelle ajustée est passée de 41,5% à 34,8%. Des chiffres à contrebalancer avec quelques éléments positifs dont une collecte de 52,7 milliards de dollars sur l’année 2022, essentiellement sur le monétaire et la gestion passive. Cette franchise sur les ETF restera le grand héritage de sa présidence.
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