Goldman Sachs essuie ses premières pertes trimestrielles

L’un des deux derniers grands de Wall Street a perdu 2,12 milliards de dollars au quatrième trimestre.
Antoine Landrot

Le «fleuron» de la banque d’investissement internationale fait grise mise. Pour la première fois depuis son introduction en Bourse en 1999, Goldman Sachs affiche des comptes dans le rouge: les pertes enregistrées au quatrième trimestre de son exercice 2008, clos le 28 novembre, se montent à 2,12 milliards de dollars, contre un bénéfice de 3,2 milliards un an plus tôt. Pourtant, le titre a ouvert hier en hausse de 5%. Si ces résultats sont inférieurs aux divers consensus d’analystes, certains investisseurs craignaient visiblement que les chiffres ne fussent bien pires.

Les activités de marché (Trading and principal investments) sont la principale raison des mauvais résultats de Goldman Sachs. Pendant le trimestre, l’établissement a dû passer plus de 4,4 milliards de dollars de dépréciations dans ces activités. Ce qui s’est traduit par un produit net bancaire négatif pour l’ensemble du groupe (-1,58 milliard de dollars).

Plus précisément, Goldman Sachs affiche un PNB négatif de 3,4 milliards de dollars dans son pôle Fixed income, currency, commodities, contre des revenus positifs de 3,3 milliards un an plus tôt. Ses investissements pour compte propre se sont traduits par des revenus nets négatifs de 3,6 milliards. Les autres activités ont été affectées dans une moindre mesure. Les revenus de la banque d’investissement ont chuté de 48% (à 1,03 milliard), impactés par un recul de 56% du conseil financier. La gestion d’actifs a relativement bien amorti l’impact de la baisse des marchés (-19% à 945 millions).

Sur l’année, Goldman Sachs n’affiche plus la splendeur passée. Son PNB recule de 52% (à 22,2 milliards) et son bénéfice net de… 80% (à 2,3 milliards). Dans ces conditions, les bonus au 28 novembre ont suivi la tendance du chiffre d’affaires, reculant de 46% (10,9 milliards) par rapport à 2007 et de 4,3% par rapport au trimestre précédent. La banque a aussi licencié 2.500 personnes sur le trimestre.

L’une des deux dernières grandes firmes de Wall Street à avoir survécu à la crise compte désormais sur son nouveau statut de holding bancaire, qui lui donne accès aux dépôts. Elle espère capter 50 à 100 miliards de dollars par ce biais en 2009, contre 20 milliards pour l’heure.

Il faudra attendre aujourd’hui la publication des comptes de Morgan Stanley, le seul rival encore indépendant, pour se faire une idée plus claire de la santé relative de Goldman Sachs.

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