
Financière Arbevel se veut consolidateur avec l’acquisition d’Actis

La consolidation du secteur de la gestion d’actifs et privée se poursuit en France. Une nouvelle opération, annoncée lundi 18 octobre et soumise à l’agrément de l’Autorité des marchés financiers, verrait Financière Arbevel acquérir Actis Asset Management et Actis Patrimoine. Les deux sociétés espèrent ainsi créer « une société de gestion indépendante de référence, par la taille, la profitabilité et le potentiel de croissance », précise un communiqué. Jean-Baptiste Delabare, président de Financière Arbevel avait indiqué à NewsManagers être à la recherche d’une acquisition , notamment pour équilibrer ses activités de gestion privée et de gestion collective.
Au 31 décembre 2020, Financière Arbevel gérait 2,2 milliards d’euros tandis qu’Actis compte plus d’un milliard d’euros d’actifs gérés ou conseillés pour une centaine de clients directs. Le capital de cette nouvelle entité sera détenu quasi exclusivement par ses dirigeants et ses salariés.
Financière Arbevel et Actis entendent réunir leurs activités de gestion collective, de gestion privée et de gestion sous mandat de chacune des deux sociétés. Une fois leur fusion actée, les deux sociétés souhaitent former une plateforme de consolidation « naturelle » sur le marché français de la gestion d’actifs et de la gestion privée, « afin de saisir ensemble les opportunités d’acquisitions qui arriveront dans les mois et années qui viennent », expliquent les sociétés. Contacté par NewsManagers, Jean-Baptiste Delebare, président-directeur général de Financière Arbevel, précise : « Il y a beaucoup d’autres belles sociétés de gestion comme Actis qui sont moins connues. On reste à l’écoute. Ce sera d’abord une question d’humain, de synergies et de métiers que nous souhaitons privilégier. Nous ne sommes pas dans une course à la taille. »
«Financière Arbevel n’est pas à vendre !»
De nombreuses opérations de fusions-acquisitions ont été annoncées ces dernières semaines dans la gestion d’actifs et la gestion privée. Milleis Banque a notamment repris Cholet Dupont Oudart pour former un groupe avec 13 milliards d‘euros sous gestion. Le groupe de services financiers Kepler Cheuvreux a de son côté racheté la société de gestion spécialisée sur les obligations convertibles d’Exane, Ellipsis Asset Management. En outre, Sienna IM a mis la main sur Malakoff Humanis Gestion d’Actifs et Métrople Gestion est lui passé dans le giron d’Oddo BHF AM.
L’été dernier, Cyrus et son actionnaire minoritaire Bridgepoint, a acquis Amplegest. Quelques semaines avant, Crystal, avec le fonds Apax, se rapprochait du groupement de conseillers en gestion de patrimoine Victoire, et le groupe Premium, détenu par Eurazeo, reprenait la société de gestion Ferry.
« Nous avons réfléchi au mouvement de consolidation que nous constatons dans le marché français de la gestion d’actifs et privée. Au fil de nos discussions, nous nous sommes rendu compte que nous avions un réel potentiel de consolidateur. Nous avons regardé plusieurs dossiers mais nous ne voulions pas prendre part à la consolidation en faisant n’importe quoi », explique Jean-Baptiste Delabare.
Le rapprochement avec Actis, ajoute-t-il, est avant tout le fruit d’une rencontre d’entrepreneurs qui ont envie de rester maîtres de leur destinée, qui partagent les mêmes valeurs et qui savent ce que c’est que de développer une activité. « Il est d’autant plus important pour nous de communiquer sur cette acquisition que les rumeurs font souvent état que Financière Arbevel est à vendre. Financière Arbevel n’est pas à vendre et nous nous développons à notre rythme », poursuit-il.
Une opération facilement intégrable
Jean-Baptiste Delabare évoque une opération facilement intégrable tant au niveau humain, métiers ou des synergies, qui donnera à Financière Arbevel de la stabilité dans le temps. Elle va aussi permettre à la société de gestion de rééquilibrer ses actifs sur la gestion privée, sous mandat et obligataire. « Nous renforçons aussi nos fonctions de contrôle, de back et middle-office. La clôture de l’opération devrait intervenir début 2022. »
Les discussions entre les deux parties se poursuivent sur la future structure et gouvernance qui restent à définir. Il ne serait cependant pas inconcevable de voir par exemple la gestion d’actifs d’Actis, Actis AM, ne former plus qu’un avec Financière Arbevel.
Le sujet des produits est également sur la table. « La rationalisation des gammes de fonds est à l’étude. Nous verrons bien dans quel sens on fusionnera certains fonds, cela peut être sur le crédit, le diversifié ou les actions. Nous pourrions dépasser la barre des 100 millions d’euros d’encours pour certains fonds via des fusions-absorptions. Ils deviendraient dès lors plus visibles auprès du marché », expose Jean-Baptiste Delabare.
Plus d'articles du même thème
-
PARTENARIAT
Boom de l’IA, turbulence dans les semi-conducteurs et crise chez Apple : comment les géants de la tech se battent pour l’avenir
Des milliards de dollars sont injectés dans le développement et l'entraînement des modèles de langage, et les grands acteurs du cloud – Microsoft, Amazon, Google et Meta – ont relevé leurs budgets d'investissement à un niveau historique, entre 400 et 450 milliards de dollars par an. Mais que signifie cette course à l’innovation pour les investisseurs ? -
Boeing essaie de contourner la grève en cours dans ses activités de défense
Un mois après le début de ce conflit, l’avionneur a lancé le recrutement de salariés permanents pour assurer la continuité de sa production. -
L’emploi américain accélère sa dégradation
Les créations d’emplois aux Etats-Unis ont continué à ralentir en août, affectant l'ensemble du marché du travail. Avec des révisions annuelles encore attendues la semaine prochaine, cela pourrait finalement soutenir l’idée d’une baisse des taux des Fed Funds encore plus marquée, peut-être dès septembre. -
PAI Partners cède le lunetier Marcolin au californien VSP Partners
Après treize années de détention, la société d'investissement tricolore cède les rênes du lunetier italien. -
Dimensional Fund Advisors va lancer ses premiers ETF en Europe
Dimensional Fund Advisors prévoit de lancer ses premiers ETF en Europe, rapporte le Financial Times. La société, qui est le plus gros émetteur d’ETF gérés activement aux Etats-Unis, va dévoiler un ETF sur les marchés développés et un autre sur les petites et moyennes valeurs avec une gestion value. -
L’UE condamne Google à une amende de 3 milliards d’euros
La Commission européenne préconise que le géant américain cède une partie de ses services de technologie publicitaire incriminés dans la décision. Le groupe va faire appel.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

L'ETF d'Ark Invest, le casse estival de l'IPO de «Bullish»
- L'ETF d'Ark Invest, le casse estival de l'IPO de «Bullish»
- Gestion d’actifs : ce qu’il faut retenir du mois d’août
- WisdomTree met au point un ETF sur l’informatique quantique
- BlackRock perd un mandat de 14,3 milliards d’euros du néerlandais PFZW
- Fidelity International lance le premier ETF semi-transparent européen
Contenu de nos partenaires
-
Jérôme Durain, le "M. Narcotrafic" du Sénat, est élu président de la région Bourgogne-Franche-Comté
Dijon - Le sénateur socialiste Jérôme Durain, élu vendredi à la tête de la région Bourgogne-Franche-Comté, a acquis une notoriété nationale en cosignant la proposition de loi contre le narcotrafic, ce qui lui a valu d'être élu «sénateur de l’année» en 2024. Jérôme Durain, élu à la tête de la région en remplacement de Marie-Guite Dufay, démissionnaire, est né le 2 juin 1969 à Nancy. Diplômé en 1993 de l’Institut d'Études Politiques de Paris, il épouse une carrière dans la fonction publique territoriale. Ce n’est qu'à 33 ans qu’il prend sa carte du PS, suite au choc qu’a représenté pour la gauche le 21 avril 2002 et la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle. Le combat contre le RN reste depuis son cheval de bataille, qu’il devra encore enfourner lors des prochaines élections régionales, en 2028, l’extrême droite étant en nette progression dans la région. En 2004, il fait la connaissance d’Arnaud Montebourg, alors député de Saône-et-Loire. Le futur ministre de l'Économie (2012-14) offre à Jérôme Durain de prendre sa succession à la tête de la fédération PS du département en 2005, ce qui vaudra à M. Durain l'étiquette de «bébé Montebourg». Il tient la «fédé» pendant dix ans, lui valant une réputation d’apparatchik, et gravit les échelons. Il est fait adjoint à la mairie PS de Chalon-sur-Saône en 2008, jusqu'à ce que la ville soit reprise par la droite en 2014, puis est élu en 2010 à la région, dont il prend en 2012 la vice-présidence à l’aménagement du territoire. En 2015, il est élu à la nouvelle région fusionnée Bourgogne-Franche-Comté, sur la liste de gauche de Marie-Guite Dufay, et prend la présidence du groupe majoritaire. Peu avant, en 2014, il devient le premier sénateur de gauche élu en Saône-et-Loire depuis 1986. Il n’a alors que 45 ans, et un pédigrée loin des barons du Sénat, mais, réélu en 2020, il s’impose comme le «M. Sécurité» du groupe socialiste, lui valant des critiques de ses pairs, notamment quand il apporte son soutien aux très contestées Brigades de répression de l’action violente (BRAV), en 2023, en s’immergeant avec ces policiers lors de la manifestation du 1er Mai à Paris. En 2024, il corédige, avec le sénateur LR Étienne Blanc, la proposition de loi «visant à sortir la France du piège du narcotrafic». La loi, promulguée le 13 juin 2025, est adoptée très largement par le Parlement, offrant à Jérôme Durain une grande visibilité médiatique. Élu «sénateur de l’année 2024", il était pressenti pour succéder à Patrick Kanner à la tête du groupe des sénateurs PS, mais la loi sur le cumul des mandats lui impose de démissionner du Sénat. © Agence France-Presse -
Municipales : à Paris, les macronistes menacent de présenter un candidat face à Dati
Le camp présidentiel n'a pas apprécié les manœuvres de Rachida Dati dans la deuxième circonscription de Paris, où il est désormais inexistant -
Mostra de Venise : avec son film sur la guerre à Gaza, Kaouther Ben Hania veut bousculer le public
Venise - «Je n’ai pas fait ce film pour que les gens restent confortables dans leur siège» : Kaouther Ben Hania assume de bouleverser le spectateur avec son film «The voice of Hind Rajab», choc de la 82e Mostra de Venise. Le film, sur la mort d’une petite fille de 5 ans à Gaza, a suscité une immense émotion sur le Lido. Il raconte l’histoire de Hind Rajab, retrouvée morte à l’intérieur d’une voiture criblée de balles dans la ville de Gaza, plusieurs jours après avoir passé trois heures au téléphone, le 29 janvier 2024, avec le Croissant-Rouge palestinien, alors que le véhicule dans lequel elle voyageait avec six membres de sa famille avait été visé par des soldats israéliens. Kaouther Ben Hania a utilisé les vrais enregistrements des appels à l’aide de la petite fille dans son film, qui se passe intégralement dans le centre d’appel des secours. Cette voix avait ému l’opinion publique internationale, lors de la diffusion des enregistrements dans la presse. A l'époque, la réalisatrice franco-tunisienne dit avoir ressenti «beaucoup de colère, beaucoup de désespoir, mais aussi un sens de qu’est-ce que je peux faire ? ". «Les Gazaouis, les Palestiniens en général, sont considérés toujours comme des suspects avant d'être victimes», a poursuivi auprès de l’AFP la réalisatrice des «Filles d’Olfa», César du documentaire en 2024 qui mêlait déjà fiction et réalité. Producteurs menacés La projection du film mercredi, à laquelle a assisté le couple hollywoodien Joaquin Phoenix et Rooney Mara, tous deux producteurs exécutifs, a laissé la salle en larmes et été accueillie par 23 minutes d’applaudissements. Du jamais vu. Brad Pitt, qui a vu le film, a lui aussi décidé d’apporter son soutien, comme Jonathan Glazer, réalisateur oscarisé de «La zone d’intérêt». Ils ont aussitôt fait l’objet de menaces, selon la réalisatrice. «Entre hier et avant-hier, mes producteurs, y compris les noms très connus américains, Brad Pitt, Joaquin Phoenix, leurs boites mail ont été inondées par des milliers et des milliers» de courriels, a rapporté vendredi Kaouther Ben Hania. Avec un «très long texte qui est super intimidant», a-t-elle poursuivi, avançant que ce n'était probablement qu’un «début». Le film a déjà été choisi pour représenter la Tunisie aux Oscars 2026. L’avant-première à Venise, le potentiel parcours aux Oscars, «c’est très important (...) parce que, pour un film comme celui-là, ça permet une visibilité énorme. Et moi, j’ai envie que le film soit vu un petit peu partout dans le monde», affirme Kaouther Ben Hania. Donner un visage Le long-métrage doit sortir le 17 septembre en Tunisie mais aucune date n’est encore prévue en Europe. Aux Etats-Unis, il n’a pas encore de distributeur. En le diffusant le plus massivement possible, Kaouther Ben Hania veut «mettre un visage sur cette petite fille et aussi sur les travailleurs du Croissant-rouge». «A travers cette histoire, on peut percevoir l'énormité et la monstruosité de ce qu’il se passe» à Gaza. Elle a notamment tenu à montrer la plage de Gaza, car la mère de Hind Rajab (qui apparait à la fin du film) «m’a dit qu’elle adorait» y aller. «Et quand je vois quelqu’un comme (Donald) Trump qui parle de Riviera, je me dis: mais dans quel monde on vit ?», s’indigne-t-elle. La mère de Hind Rajab a donné sa «bénédiction» à la réalisation du film, souhaitant «que la voix de sa fille ne soit pas oubliée». Les employés du Croissant-rouge, incarnés à l'écran par des acteurs palestiniens (le film a été tourné à Tunis), ont échangé longuement avec les acteurs jouant leur rôle à l'écran. Le film doit poursuivre sa route et être projeté au festival de Toronto, puis Londres, Saint-Sébastien et Busan. Antoine GUY © Agence France-Presse