Essilor réactive le marché «US PP» pour les émetteurs français

Le groupe a rencontré une forte demande pour son placement privé obligataire de 300 millions de dollars, qui suit une transaction similaire en 2012
Alexandre Garabedian

Essilor prend goût aux placements privés obligataires. Le numéro un mondial des verres optiques est allé lever 300 millions de dollars (230 millions d’euros) sur le marché américain de l’US Private Placement. La deuxième transaction du genre pour le groupe après une première émission US PP réalisée en mars 2012. BNP Paribas a dirigé la levée de fonds.

L’entreprise comptait au départ lever 150 millions de dollars mais le succès de l’opération, sursouscrite plus de sept fois avec un livre d’ordres d’un milliard de dollars, l’a amené à en doubler la taille. Essilor est allé trouver les mêmes poches profondes qu’en mars 2012, mais l’un de ses objectifs était d’élargir la base d’investisseurs. Dix-huit ont finalement répondu à l’appel.

La transaction constituerait aussi le premier «vrai» US PP – hors placement bilatéral – réalisé en 2013 par une entreprise française, alors que ce type d’opérations avait le vent en poupe il y a un an. «La transaction confirme que les investisseurs US PP ont de l’appétit pour les corporates français de qualité et restent demandeurs même dans un contexte de volatilité, puisque le deal a été ‘pricé' juste en amont du discours de Ben Bernanke à la Fed», indique Fabien Calixte, à l’origination debt capital markets de BNP Paribas.

Les conditions trouvées témoignent de l’appétit pour ce type de papier. Cinq tranches ont été émises: 75 millions de dollars à échéance mai 2017 et à un coupon de 1,84%, 50 et 75 millions à 5 ans respectivement à taux variable (Libor + 100 pb) et à taux fixe (2,27%), 70 millions à 7 ans à 2,79% et 30 millions à 10 ans payant 3,40%. Lors du placement de mars 2012, les tranches à 5 ans et 7 ans avaient coûté plus cher à Essilor, respectivement 2,65% et 3,10%. Autre particularité propre à l’US PP, le tirage des fonds n’interviendra qu’au mois de novembre.

Déjà peu endetté, le groupe réduit encore davantage sa dépendance au financement bancaire. Le produit du placement privé servira notamment à refinancer un emprunt bancaire bilatéral de 250 millions d’euros conclu en 2007 par Essilor of America et qui arrivait à échéance en février 2014. Les deux US PP constitueront ainsi l’essentiel de la dette financière à long terme. A court terme, Essilor se finance avec des billets de trésorerie et en tirant sur des lignes syndiquées. A fin mars 2013, sa dette nette n’atteignait que 322 millions d’euros.

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