En pleine dégringolade, le fonds souverain norvégien est sauvé par les revenus pétroliers

L’année 2022 aura été atypique pour le plus gros fonds du monde avec une perte financière massive mais des produits pétroliers records.
La rédaction
NBIM
Le fonds souverain norvégien, investi à 70% en actions et à 30% en produits de taux, paye son exposition aux Etats-Unis et aux valeurs de la tech.  -  Crédit Norges Bank.

Les pertes sont colossales. Le fonds souverain norvégien réalise sa pire performance depuis la crise de 2008 avec une dégringolade de -14,1%, équivalente à une perte de 151 milliards d’euros. « Le marché a été frappé par la guerre en Europe, l’inflation élevée et des taux d’intérêt en hausse. Les marchés actions et de taux ont été touchés en même temps, ce qui est très inhabituel », explique Nicolai Tangen, directeur du fonds, mardi 31 janvier, lors de la présentation des résultats 2022 à la presse. Le fonds souverain, investi à hauteur de 70% en actions et 30% en produits de taux, paye notamment son exposition aux Etats-Unis et aux valeurs de la tech (Amazon, Meta, Tesla, Alphabet, Apple, Microsoft, NVIDIA, Vonovia…).

Mais Nicolai Tangen et le vice-directeur, Trond Grande, affichent des sourires gênés. Car le fonds s’en tire finalement plutôt bien. Tous les compartiments actions sont en baisse dans le portefeuille, sauf l’énergie. Les groupes pétroliers surperforment (Exxon Mobil, Chevron, Novo Nordisk, TotalEnergies…) Et cela profite doublement au fonds souverain alimenté par les revenus pétroliers de la mer du Nord. Cent milliards d’euros ont été apportés par le gouvernement dans le fonds en 2022, du jamais vu. A cela s’ajoute un effet de change favorable de la couronne.

Encours total en légère hausse

De fait, les pertes du fonds sont plus que compensées, lui permettant d’afficher un encours total en légère croissance, à 12.429 milliards de couronnes à fin 2022, soit près de 1.200 milliards d’euros, l'équivalent de 210.000 euros pour chaque Norvégien. Une situation inédite alors que les marchés dégringolent. Les deux années précédentes, le gouvernement avait en revanche puisé dans les réserves du fonds pour faire face à la crise. Autre motif de satisfaction, grâce à ses équipes de gérants, le fonds bat son benchmark avec une performance relative de +0,88%.

Dans cet environnement troublé, le fonds souverain voit également des bonnes nouvelles : les obligations sont de retour, des opportunités sont à saisir sur le marché immobilier avec une baisse des prix et hausse des loyers commerciaux. Le fonds se félicite également de sa prise de participation, en janvier de cette année, de 49% (600 millions d’euros) d’un portefeuille de centrales solaires d’Iberdrola, profitant d’une détente sur les prix dans les infrastructures renouvelables. Il espère pouvoir continuer sur cette lancée. Le fonds souverain attend également le feu vert du gouvernement, pour investir dans des sociétés non cotées, ce qui lui est aujourd’hui interdit.

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