Dublin et Lisbonne pourraient voir leurs échéances allongées de 7 ans

L’Eurogroupe qui se réunit demain souhaite aider les deux pays à reconquérir leur autonomie financière grâce à un report de la maturité de leurs prêts
Mathieu Bion, à Bruxelles

L’Irlande et le Portugal ont demandé, début 2013, une extension à 15 ans de la maturité des prêts qui leur ont été octroyés dans le cadre de leur sauvetage financier par les fonds européens. Repousser les échéances de remboursement, qui s’élèvent pour les deux pays à 20 milliards d’euros par an d’ici à 2020, leur permettrait de mieux planifier un retour définitif sur les marchés. Contrairement à Dublin, Lisbonne n’a pas encore émis de titres à 10 ans.

«Cinq options» ont été étudiées, a indiqué un diplomate européen. La solution privilégiée prévoit une extension de 7 ans des maturités car elle améliorerait nettement la situation budgétaire des pays demandeurs tout en relativisant les risques pour les pays créditeurs. L’Eurogroupe des ministres des Finances de la zone euro, qui se réunit demain à Dublin, pourrait donc adopter une décision de principe, à condition que les deux pays concernés poursuivent leurs efforts de réforme.

Après les remous chypriotes, «il est crucial de lancer le signal que nous sommes déterminés à garantir le succès des programmes qui fonctionnent», soulignent les experts nationaux aux ministres européens. Reste que le Portugal aura fort à faire pour prouver que son programme est sur les rails après que la cour constitutionnelle du pays a rejeté des points du budget 2013 évalués à 1,3 milliard d’euros. À Dublin, il dévoilera les mesures d’économies envisagées pour combler le trou budgétaire.

L’Eurogroupe poursuivra, par ailleurs, les travaux sur les modalités de la recapitalisation bancaire directe par le Mécanisme européen de stabilité (MES). Un accord politique est évoqué sur le partage du fardeau financier relatif à l’apurement des actifs bancaires (legacy assets) en cas de transfert au niveau européen de la supervision d’une banque.

Les pays dont les banques seront épaulées par le MES conserveront une part de la responsabilité financière. Entre «10% et 20%» du total, selon ce diplomate. Aucune décision n’est attendue sur la fixation d’un plafond financier dédié à la recapitalisation directe ni sur le caractère rétroactif de l’opération. Les règles devront être finalisées pour juin.

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