DTCC s’installe sur le marché des référentiels centraux en Europe

Les entreprises et institutions financières devront déclarer leurs transactions sur dérivés dès février prochain. Beaucoup sont en retard
Solenn Poullennec

DTCC veut s’imposer sur le marché des référentiels centraux en Europe, ces registres qui doivent permettre aux régulateurs de mieux prévenir les risques liés au marché des dérivés en analysant les données qui y sont déclarées par leurs utilisateurs. DTCC Derivatives Repository Ltd ou DDRL, basé à Londres et aux Pays-Bas, vient d’être approuvé par l’Autorité européenne des marchés financiers (Esma), tout comme le registre polonais, KDPW, Regis-TR (détenu par Clearstream et Iberclear) ou UnaVista (lancé par le LSE).

La création de référentiels a été souhaitée par le G20 et a pris son envol pour les dérivés listés et échangés de gré à gré avec la régulation européenne sur les dérivés (Emir).

Face à ses concurrents, DTCC explique qu’il a déjà des référentiels centraux opérationnels depuis plusieurs mois aux Etats-Unis et au Japon. «Nous sommes un service régi par nos utilisateurs, nous ne sommes pas dans cette activité pour faire du profit», fait aussi valoir à L’Agefi Sandy Broderick, PDG de DTCC Deriv/Serv, qui propose le référentiel. Le registre devrait avoir plus de visibilité sur ses utilisateurs et fixer sa grille tarifaire d’ici à la fin de l’année sachant que «plus il y a d’acteurs de marché qui nous transfèrent leurs données, plus les économies d’échelle et donc les économies que nous pouvons proposer sont importantes».

La date à laquelle les utilisateurs de dérivés devront obligatoirement déclarer leurs données aux référentiels a été fixée au 12 février prochain, même si l’Esma avait plaidé pour un délai d’un an. La régulation européenne a la spécificité d’exiger que les deux contreparties aux contrats transmettent les données. «Cela va être très tendu. Il y a un manque de connaissance, particulièrement chez les entreprises qui n’avaient pas d’obligation de déclaration avant. Beaucoup ne savent même pas qu’elles doivent transmettre leurs données et les sensibiliser à cette question est devenu une part très importante de notre travail», explique Sandy Broderick.

Le défi risque aussi d’être difficile pour les bénéficiaires des référentiels. «Les régulateurs mondiaux vont mettre du temps à apprendre à manier les données auxquelles ils auront accès», avance Sandy Broderick. D’autant que tous les référentiels n’auront pas les même standards. «Notre ambition est d’harmoniser les données autant que possible, nous travaillons de très près avec certains des autres référentiels», souligne le PDG.

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