Déséquilibres et risques mondiaux vont accaparer le G20 Finances

Alors que les indicateurs macroéconomiques s’installeront au coeur des débats, le FMI s’inquiète d’une reprise à deux vitesses
Antoine Duroyon

A la veille de l’ouverture du G20 Finances, le Fonds monétaire international (FMI) a lancé une mise en garde. «Nous avons vu la question des déséquilibres extérieurs revenir sur le devant de la scène. Les déséquilibres extérieurs que nous percevons se sont dorénavant accrus et ont de grandes chances de se creuser encore», a déclaré John Lipsky, le directeur général adjoint du FMI. Une situation qui favorise une reprise mondiale à deux vitesses et à laquelle il convient, selon lui, de répondre fermement. «Je pourrais dire que les politiques attentistes mèneront à des déséquilibres plus grands encore», a-t-il ajouté.

Comment résoudre ces déséquilibres facteurs de risques ? C’est la question à laquelle vont s’attaquer les ministres et banquiers centraux. Leur première réponse va tenter de passer par la mise au point d’indicateurs macroéconomiques. «Nous aurons déjà accompli un grand pas en avant si nous parvenons à un accord de principe (...) sur les éléments qui nous permettent de mesurer les déséquilibres», a déclaré hier la ministre de l’Economie Christine Lagarde, lors d’une conférence organisée par l’IIF, le lobby des banques (lire aussi ci-dessous).

Des cinq axes de travail retenus, c’est ce chantier des indicateurs macroéconomiques qui devrait susciter les débats les plus âpres. Alors que Berlin refuse de se voir reprocher des excédents trop importants, la Chine fera preuve d’une extrême sensibilité concernant toute référence aux taux de change réels ou aux réserves de changes. Avec plus de 3.000 milliards de dollars, le pays détient en effet les plus importantes réserves de change au monde.

Ce déséquilibre, le Fonds monétaire international (FMI) le souligne dans un rapport qui doit être présenté aux participants. L’institution de Washington écrit que les monnaies brésilienne et sud-africaine «semblent considérablement surévaluées». Elle plaide par ailleurs pour une dépréciation du dollar, ce qui permettrait d'«assurer une réduction soutenue du déficit courant américain vers un niveau plus cohérent avec les fondamentaux à moyen terme», et persiste à juger le yuan sous-évalué en termes réels. Face à ces récriminations, qui ne manqueront pas de ressurgir, les Bric - Brésil, Russie, Inde et Chine - entendent bien opposer leur singularité et organiseront à cette fin un contre-sommet aujourd’hui en début d’après-midi.

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