«Des risques de surchauffe demeurent sur la dette émergente»

Christophe Auvity, responsable crédit chez BNP Paribas Asset Management
Solenn Poullennec

L’Agefi: L’ajustement des prix de la dette émergente touche-t-il à sa fin?

Christophe Auvity: Une correction a pu être observée, suite aux déclarations de la Fed annonçant que le rythme de ses rachats de titres dans le cadre de sa politique monétaire non conventionnelle devrait ralentir. Ainsi l’écart entre les rendements des dettes émergentes et des souverains Européens s’est creusé au plus large depuis mi-2009. Ce mouvement semble d’abord technique: les injections de liquidité avaient généré des transactions de portage, afin de bénéficier des coûts de financement faibles en dollar, qui ont été débouclées. Cet effet court terme devrait avoir été absorbé. A plus long terme, des risques de surchauffe demeurent, notamment au Brésil qui peine à contenir son inflation (6,5 % vs 5% il y a un an), mais au global, pour les émergents, les indicateurs fondamentaux deviennent plus favorables (par exemple production industrielle hors-Chine).

Quelle est votre stratégie?

La politique de la BCE devrait demeurer accommodante, avec des taux qui restent bas sur une longue période. En effet, l’Europe est moins avancée dans le cycle que les Etats-Unis, et les perspectives de croissance restent faibles. Cet environnement est favorable au crédit Euro noté en catégorie d’investissement, sachant que les entreprises sont encore dans des phases d’assainissement des bilans. Les émetteurs ont pu profiter de taux très bas pour se refinancer et les niveaux de trésorerie sont confortables. Nous voyons donc les corrections récentes comme une opportunité pour renforcer nos positions, notamment sur certains segments comme les subordonnées financières et des émetteurs d’Europe du Sud.

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