«Des nouvelles LTRO pourraient être décidées avant la fin de l’année»

Matthieu Louanges, vice-président exécutif chez Pimco
Solenn Poullennec

- L’Agefi : Quel impact sur les marchés le «shutdown» aux États-Unis pourrait-il avoir ?

- Matthieu Louanges : Le gouvernement américain a déjà connu 17 périodes de shutdown dans le passé. La plus longue, d’une durée de 21 jours, s’est produite en 1996. Le PIB s’était contracté à l’époque de 0,3% annualisé sur le trimestre mais avait rebondi significativement le trimestre suivant. Nous estimons cette fois-ci que pour chaque semaine de shutdown, l’impact serait de -0,1% à -0,2% de PIB annualisé au quatrième trimestre. Même si les marchés ont pour l’instant peu réagi, ce blocage représente donc un nouveau facteur négatif pour une économie qui est déjà en croissance molle.

- Pourquoi pensez-vous que la BCE ne baissera pas ses taux à six mois ?

- Le taux Euribor 3 mois se situe actuellement autour de 0,2%, c’est-à-dire bien en dessous du taux de refinancement de la BCE. Le problème majeur n’est donc pas le niveau des taux monétaires, proches de zéro, mais plutôt le mécanisme de transmission de la politique monétaire. Même si une baisse des taux n’est pas totalement à exclure, c’est plutôt la gestion de l’excès de liquidité dans le marché monétaire et le mécanisme de transmission de la politique expansionniste dans le système bancaire qui nous semblent être les priorités de la BCE aujourd’hui. De nouvelles LTRO pourraient donc être décidées avant la fin de l’année si les conditions de refinancement du système bancaire, notamment dans les pays périphériques, s’avéraient difficiles. Les banques, notamment celles qui n’ont toujours pas un accès facile aux marchés, pourraient ainsi continuer à bénéficier de liquidités à un taux avantageux sur une période longue.

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