Convaincre les Français d’investir dans les entreprises prendra du temps

Philippe Mudry

Flécher l’épargne des Français vers les entreprises s’impose. Investie aux trois quarts en produits obligataires et livrets d’épargne, elle ne l’est que peu en actions.

En impulsant une réforme en faveur des fonds propres des entreprises, Bercy fait œuvre utile à condition de n’attendre ses fruits que sur le long terme.

Après l’institution de la flat tax à 30%, réforme-clé en tant que telle, c’est au tour des produits d’épargne d’être concernés. Or pour l’instant, les précisions décisives manquent.

Désireux d’éviter un « big bang » de l’assurance-vie déstabilisateur pour la dette française, le ministre Bruno Le Maire veut redynamiser le contrat euro-croissance en le simplifiant « drastiquement ».

Espérer pour autant décupler son encours en deux ans paraît présomptueux.

Le rapprochement des produits d’épargne-retraite pourrait produire des résultats nettement plus importants.

Mais là encore, les détails manquent pour mesurer l’ambition du gouvernement.

Enfin, si le renforcement du plan d’épargne en actions pour les PME et de l’accessibilité aux marchés de capitaux sont utiles, l’attrait des particuliers pour les actions n’en sera que peu renforcé.

La grosse déconvenue subie par beaucoup d’entre eux en 2001, peu après la vague de privatisations Strauss-Kahn, ne peut être oubliée à un moment où les Bourses sont redevenues chères.

Entre placements en actions, qui supposent un horizon long, et sécurité, convaincre les Français de changer leurs habitudes ni’ra pas de soi.

Dès lors, la volonté du gouvernement de renforcer les investissements des institutionnels publics, qui ont le temps pour eux, est bienvenue.

Même s’ils resteront loin des montants investis par les fonds de pension étrangers.

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